Vers la prochaine étape dans les négociations entre les médecins et la province

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TORONTO – La venue d’un nouveau président à la tête de l’Association médicale de l’Ontario (AMO) pourrait passablement modifier le processus de négociations entre le gouvernement et les médecins de la province. Malgré l’absence de contrat de travail depuis des années, le ministre Hoskins reste confiant qu’une solution est à portée de main.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Après plus de trois ans sans entente de travail, l’AMO et le gouvernement entrent dans une nouvelle phase. Au cours du dernier week-end, les membres de l’association ont élu le Dr. Shawn Whatley comme président avec pour mandat la signature d’un nouveau contrat de travail.

« Au cours de trois dernières années, le gouvernement a manqué de respect envers les médecins de cette province », a insisté le nouveau président par voie de communiqué.

« Les médecins travaillent fort pour garder le système de santé intact face au sous-financement chronique du gouvernement. Pendant des années, les médecins ont dû payer pour faire face au sous-financement, c’est inapproprié et insoutenable à la longue. »

M. Whatley indique être déterminé plus que jamais à l’instauration d’une clause d’arbitrage de différends exécutoires. Une telle clause permettrait au gouvernement et à l’AMO de convenir à l’avance d’un arbitrage automatique, advenant un échec des négociations.

Une fois l’établissement d’une clause d’arbitrage, les deux parties pourront commencer à trouver des terrains d’entente sur d’autres points de négociations, comme les questions litigieuses du salaire et des heures de travail.

Le 29 mars dernier, les négociations entre les deux parties avaient d’ailleurs repris avec comme seul point à l’agenda l’instauration d’une telle clause.

 

« Les discussions se passent bien », assure Hoskins

Le ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Eric Hoskins, assure que les discussions entourant l’instauration d’une clause d’arbitrage différentielle « se passent bien ».

Le ministre se dit également optimiste d’arriver à une issue positive dans ce dossier.

« Nous sommes dans un processus de négociations sérieux dans le but d’arriver à l’une des demandes de l’AMO, soit l’instauration d’une clause d’arbitrage différentielle », a-t-il assuré à la sortie de la période des questions le lundi 8 mai.

« C’est dans l’intérêt des Ontariens que nous ayons une bonne relation avec les médecins de cette province, c’est notre but et j’ai l’intention de continuer dans cette voie », a-t-il ajouté.

M. Hoskins a indiqué ne pas craindre des moyens de pression de la part des médecins.

 

Des années de tensions

Depuis près de trois ans, les médecins de la province et le gouvernement tentent d’arriver à une entente de travail. À plusieurs reprises, les deux parties sont passées tout près d’une entente. En décembre dernier, la province avait proposé une augmentation de 2,5 % par année du budget consacré aux médecins et l’ajout d’une somme de 185 millions de dollars en rémunération aux médecins de famille.

L’AMO avait toutefois rejeté l’offre, en partie parce que le gouvernement l’avait présenté publiquement lors d’une conférence de presse, avant même que les médecins ne puissent se consulter pour l’étudier et se prononcer sur son contenu.

Depuis cet événement, une lutte interne fait rage à l’intérieur de l’association de médecins. La direction complète de l’AMO a démissionné en masse après une assemblée générale annuelle houleuse, en février dernier.

Les discussions ont repris peu de temps après, avec la nomination de nouvelles équipes de négociations pour les deux parties.