Université franco-ontarienne : « On va tout faire pour déposer le rapport avant minuit »

TORONTO – Le rapport tant attendu du conseil de planification pour une université franco-ontarienne devrait, malgré les signaux contradictoires, bel et bien être déposé le vendredi 30 juin avant minuit. La présidente du conseil, Dyane Adam, estime qu’il s’agit d’un petit exploit considérant l’échéancier serré imposé par le gouvernement.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

« Théoriquement, on le dépose. C’est mon objectif. On va tout faire pour déposer le rapport avant minuit », a confirmé Dyane Adam, lors d’un bref entretien téléphonique avec #ONfr, vendredi en après-midi.

Elle a du même coup dissipé un certain flou originant du gouvernement. En effet, deux ministères ontariens indiquaient au même moment que le rapport serait livré en retard. « Il y a un retard. Ils ont demandé un délai. On parle de quelques jours », a indiqué une porte-parole du ministère des Affaires francophones de l’Ontario.

Même son de cloche de la part du bureau de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Deb Matthews, qui soutenait aussi qu’un délai était dorénavant certain.

« Nous comprenons que le conseil de planification pour une université de langue française avait l’intention de soumettre une ébauche de son rapport le 30 juin, mais qu’il a été légèrement retardé », a indiqué une porte-parole.

La porte-parole de Mme Matthews n’a toutefois pas expliqué pour quelles raisons un délai était maintenant évoqué, pas plus quel serait le nouvel échéancier.

Celle qui dirige la destinée du conseil de planification était visiblement surprise d’apprendre ces déclarations. En entrevue, elle a assuré que le rapport était sur le point d’être bouclé, vendredi après-midi. « Il y a aura peut-être pas tout le design, mais on va donner au moins une copie Word, d’ici la fin de la journée », souligne Mme Adam.

Dyane Adam justifie ce sprint de dernière minute par l’ampleur du mandat qu’il lui a été accordé. « On travaille dans un délai très très très serré », a-t-elle confié. « C’est un mandat très exigeant dans l’espace de temps qui nous a été donné, mais je pense qu’on a relevé défi », a-t-elle complété.

Avant même d’avoir reçu le fruit de son labeur, le gouvernement saluait déjà Dyane Adam et son équipe, en journée.

« La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle et la ministre responsable des Affaires francophones attendent avec impatience de le recevoir et remercient le conseil de leur travail acharné et de leur dévouement », a indiqué le gouvernement.

Pas d’inquiétude chez les jeunes

Yacouba Condé, coprésident du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), ne se formalise pas des délais évoqués par le gouvernement pour la remise du rapport.

« Je ne crois pas que ça soit grave si on doit attendre une semaine pour que le rapport sorte, mais il faut que le temps supplémentaire que ça prendra permette de répondre à nos attentes », souligne-t-il.

Le coprésident du RÉFO invite le gouvernement à faire preuve de la plus grande transparence dans ce dossier et communique avec les Franco-Ontariens les prochaines étapes dans les plus brefs délais.

Pablo Mhanna-Sandoval, président de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) ne s’inquiète également pas des délais supplémentaires. M. Mhanna-Sandoval note qu’il est très commun de voir ce genre de délais lors de la remise de document de ce type auprès du gouvernement. Le président de la FESFO estime cependant cela soulève des questions supplémentaires.

« Est-ce que ça veut dire un délai d’une fin de semaine, d’une semaine ou de deux semaines? Ce sont des questions qu’on se posera dans les jours à venir. »

À savoir si le groupe de travail dirigé par Dyane Adam a eu suffisamment de temps pour réaliser son mandat, Pablo Mhanna-Sandoval est catégorique.

« Oui, ils ont eu assez de temps », tranche-t-il.

 

Une publication attendue par les Franco-Ontariens

La FESFO est prête à tout pour forcer la main du gouvernement à publier le rapport du conseil de planification sur l’université franco-ontarienne. Son porte-parole, Pablo Mhanna-Sandoval, affirme que s’il faut, son organisation déposera une demande d’accès à l’information pour avoir le fin mot de l’histoire.

« La prochaine étape pour la FESFO et nos partenaires serait une demande d’accès à l’information au gouvernement de l’Ontario et ça serait vraiment dommage », s’est-il exclamé. « Ça ne serait que de la bureaucratie pour obtenir un document qui devrait être rendu public à la base », a ajouté le président de la FESFO.

Pour sa part, Yacouba Condé croit que le gouvernement n’a aucune raison de ne pas rendre public le rapport de Dyane Adam le plus vite possible.

D’une seule et même voix, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et le RÉFO ont demandé, au cours des derniers jours, au gouvernement la publication le plus rapidement possible du rapport de l’ancienne commissaire aux langues officielles.

En entrevue un peu plus tôt cette semaine, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, avait affirmé que le rapport de Dyane Adam allait être rendu public, sans toutefois donner d’échéancier sur cette publication.