Université franco-ontarienne : nouveau coup de pression des militants

La coprésidente du RÉFO, Geneviève Borris. Archives #ONfr

OTTAWA – Les militants francophones ne lâchent pas. Mercredi 1er mars, le front commun autour des trois principaux groupes francophones a rappelé l’urgence de la création d’une université franco-ontarienne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Une manière pour l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (RÉFO) de souligner le deuxième anniversaire de la demande pour une gouvernance par et pour les francophones.

Les choses avancent pourtant depuis le 10 février 2015, date de la demande officielle à Queen’s Park. En septembre dernier, le gouvernement mettait en place un conseil de planification présidé par l’ancienne commissaire aux langues officielles, Dyane Adam. Avec la mission de mettre sur pied une université de langue française dans la région de Toronto.

Mais la démarche de l’équipe libérale de Kathleen Wynne ne dissipe manifestement pas tous les doutes des militants. « Des questions demeurent toujours sans réponse », a illustré le président de l’AFO, Carol Jolin, lors de la conférence de presse à la Nouvelle-Scène.

« Au niveau de la gouvernance, on sait dans le passé que lorsqu’il y a eu création d’une université, ailleurs et en Ontario, il y a toujours eu une affiliation », a-t-il précisé à #ONfr. « On veut donc s’assurer qu’au niveau de la gouvernance, ça va être par et pour les francophones et non pas par une quelconque université affiliée. »

Autre inquiétude : une université capable de répondre aux besoins de toutes les régions de l’Ontario. « Initialement les États généraux (sur le postsecondaire en français) avaient demandé une université d’envergure provinciale. En région, dans le Nord de l’Ontario, on nous mentionne le manque d’accès aux programmes en français. C’est important qu’on ne regarde pas juste le Sud-Ouest de la province. »

Un sentiment aussi partagé par la coprésidente du RÉFO, Geneviève Borris : « On parle encore de 2018, il y a une urgence d’agir. Les pas qui sont pris sont petits, il faut aller plus loin. Ce qui est fait, c’est bien, mais il faut pousser le tout plus loin. »

Le « conseil des gouverneurs transitoire », pierre angulaire du projet, devant assurer le démarrage de l’établissement reste toujours souhaité en 2018.

Ce sont toutes ces questions auxquelles devra répondre le rapport de Mme Adam attendu « avec fébrilité », dixit M. Jolin, dans le courant de l’année.

Pour donner plus d’ampleur au projet, les militants francophones avaient aussi invité à la table de la conférence de presse les conseils scolaires francophones. L’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOSCS) et l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACEPO) ont aussi rappelé l’urgence de la création de cette université.

Le temps pour Jean Lemay, président de l’AFOCSC, de se lancer dans un discours à saveur historique sur les luttes scolaires, prenant l’exemple de la gouvernance scolaire obtenue en 1998.

 

Réaction de Marie-France Lalonde

Dans le même temps à Queen’s Park, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a réagi à la piqûre de rappel des militants, rappelant que le conseil de planification travaille actuellement sur des recommandations pour le gouvernement.

« Ils (les membres du comité) sont en train de planifier exactement ce que nos jeunes nous ont demandé : de créer un espace francophone pour le Centre Sud-Ouest. Le temps d’agir est là et c’est ce que nous faisons », a-t-elle expliqué au micro de #ONfr.

« Je peux comprendre nos jeunes et je leur rappelle toujours qu’on est là, qu’on est présent avec eux, on est engagé et on agit en ce moment dans la situation pour créer cet environnement », a ajouté la ministre Lalonde.

 

Article écrit avec la collaboration de Jean-François Morissette.