Université franco-ontarienne : Dyane Adam veut poursuivre le travail

La présidente du conseil de gouvernance de l'Université de l'Ontario français, Dyane Adam.

TORONTO – Dyane Adam n’a pas terminé ce qu’elle veut accomplir dans le dossier de l’université franco-ontarienne. Au lendemain du dépôt du projet de loi gouvernemental devant donner vie à l’établissement universitaire, elle évoque son désir de mener à bien les destinées du comité de mise en oeuvre et révèle de nouveaux détails sur la suite du processus.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« J’ai un intérêt. J’ai mis beaucoup de temps et d’engagement dans le projet. Avec le projet de loi qui est déposé, ça va dans le sens qu’on avait souhaité », a confié l’ancienne présidente du comité de planification de l’université franco-ontarienne. Dans les circonstances, l’ancienne commissaire aux langues officielles souhaite reprendre le flambeau et poursuivre le projet avec la vision qu’elle a partagée dans son rapport dévoilé en août.

Le comité de mise en œuvre aura le mandat de tout mettre en place pour permettre au futur conseil des gouverneurs de l’université de poser les gestes nécessaires à la naissance de l’université. « Il faut bonifier les propositions en matière de programmes, il faut des structures pour s’assurer des critères de qualité et plus encore », dit-elle.


« D’avoir un nouveau joueur, qui commence et qui va avoir sa propre gouvernance, c’est un bon pied dans la porte. Et les autres universités devront composer avec ce nouveau joueur » – Dyane Adam


Le conseil des gouverneurs de l’université franco-ontarienne dirigera la future université. Il sera composé de neuf personnes au sein de l’institution (son président, trois professeurs, 3 étudiants,…) et de 13 représentants externes (chancelier, membres de la société civile,…), selon le projet de loi gouvernemental.

Dyane Adam était récemment devant le Club canadien de Toronto pour partager sa vision de la future université Crédit image : Jackson Ho

Selon Dyane Adam, le comité de mise en œuvre aura une vie utile assez courte. « Le conseil des gouverneurs pourra voir le jour d’ici l’adoption du projet de loi. Mais en attendant, il y a du travail à faire. Jusqu’à la naissance du conseil des gouverneurs, le comité de mise en œuvre travaillera. Ensuite, il disparaîtra », dit-elle. Mme Adam fait savoir que sa composition pourrait être différente de celle du comité de planification. « D’autres compétences pourraient être recherchées », se contente-t-elle de dire.

Selon elle, le conseil de mise en œuvre sera actif « probablement jusqu’en avril ». Le conseil ne « dépensera pas beaucoup. On ne ferait pas d’embauche de professeurs ou du recteur », dit-elle.

Le comité de mise en oeuvre disposera d’une somme de 1,7 million de dollars pour lancer les travaux. Quelque 18,3 millions seront ensuite disponibles pour le fonds de démarrage géré par le Conseil des gouverneurs.

Interrogée à savoir si elle était intéressée à siéger au sein du futur Conseil des gouverneurs de l’université, Dyane Adam a affirmé qu’il fallait « y aller une étape à la fois ».

Le quartier de l’innovation, l’un des lieux évoqués

Pour la première fois, Dyane Adam a confirmé que le comité de planification avait étudié la possibilité que la future université voie le jour au sein du projet « Waterfront Innovation Center ». Le complexe ambitieux est situé sur les berges du lac Ontario à Toronto au sein d’un véritable quartier de l’innovation sur le point de voir le jour et misant sur l’arrivée prochaine de Google.

« Ça fait partie des lieux que nous avons examinés. Nous avons fait une exploration des sites disponibles et c’était un des sites examinés », a-t-elle indiqué, avant d’ajouter que « rien n’est définitif. Il faut maintenant reprendre le dossier. Mais on sait qu’on vise le centre-ville de Toronto ». Mme Adam confirme néanmoins que le temps presse. « Il faut penser à l’emplacement, ça devient assez urgent », lance-t-elle.

#ONfr a d’ailleurs obtenu une copie d’une lettre d’intérêt de l’organisme Toronto Waterfront qui confirme que des discussions ont eu lieu au cours des derniers mois avec les représentants du comité de planification. « Toronto, c’est cher. Nous visons le centre-ville, car il faut un endroit où l’université sera entourée d’autres acteurs de l’innovation », insiste-t-elle.