Une « pétition » en faveur de l’université franco-ontarienne

Des jeunes de la FESFO lors de la dernière assemblée générale de l'organisme en mai.

OTTAWA – Les étudiants haussent le ton pour obtenir une université de langue française. Lundi 25 mai, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) a lancé une campagne d’inscription fictive à l’établissement revendiqué depuis plusieurs mois.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Quelque 300 membres de l’organisme porte-parole des jeunes franco-ontariens ont envoyé une lettre d’admission au ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, Reza Moridi, en spécifiant un programme choisi. Un formulaire peut être également rempli en ligne sur le site internet de la FESFO.

Cette initiative décalée se veut avant tout une manière de « démontrer » au gouvernement un « appui pour le projet » et « l’intérêt des jeunes » à étudier en français, affirme à #ONfr la directrice générale, Andrée Newell.

L’idée fait écho à la demande formelle en février de la FESFO, du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) pour la création d’une université franco-ontarienne avant 2018.

« C’est en quelque sorte une pétition pour rappeler cette recommandation au gouvernement avant la fin de la session parlementaire (le 4 juin) », ajoute Mme Newell.

Si aucun chiffre n’est fixé concernant les demandes d’admission, cette campagne d’inscription pourrait s’étaler sur « plusieurs semaines », la FESFO envisageant du même coup d’aller chercher d’autres appuis francophones.

« Nous appuyons totalement la FESFO dans sa démarche », a fait savoir Alain Dupuis, directeur général du RÉFO, en entrevue à #ONfr. « Il s’agit d’exprimer encore le souhait. »

C’est justement ce souhait auquel le gouvernement s’oppose toujours. La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, n’a de cesse de renvoyer le projet aux calendes grecques depuis deux ans.

Le gouvernement libéral préfère toujours la création de programmes postsecondaires francophones dans le Centre-Sud-Ouest que la mise sur pied d’un établissement. Une enveloppe de 16,5 millions $ échelonnée sur trois ans avait été dévoilée dans ce sens en octobre 2013.

 

Attente

L’espoir pour une université franco-ontarienne ne se limite pas seulement aux organismes francophones. Le nouveau chef du Parti progressiste-conservateur, Patrick Brown, avait récemment créé la surprise en se prononçant en faveur projet.

Les néo-démocrates soutiennent quant à eux l’idée, par la voix de leur critique en matière d’Affaires francophones, France Gélinas.

Rappelons que les francophones du Nouveau-Brunswick, du Manitoba, et de la Nouvelle-Écosse, bien que moins nombreux en valeur absolue que les Franco-Ontariens, possèdent leur propre université.