Un ralliement pour la désignation bilingue d’Ottawa le 20 avril

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OTTAWA – Les militants ne veulent rien lâcher pour la désignation bilingue d’Ottawa. Un ralliement sera organisé le jeudi 20 avril pour sensibiliser davantage sur le dossier.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

L’initiative développée présentement par la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO d’Ottawa), et les militants pour la désignation, se veut avant tout « une journée d’appui du public envers Ottawa bilingue ».

Le rassemblement correspondrait à une marche vers l’hôtel de Ville d’Ottawa dans l’après-midi, avec en soirée le ralliement. « On est en train de confirmer les derniers détails », fait savoir Alain Dupuis, directeur général du RÉFO et vice-président de l’ACFO d’Ottawa.

Une précision faite lors d’une entrevue avec différents médias dans le cadre du Rendez-vous francophone du maire d’Ottawa, vendredi 24 mars en matinée.

« Nous invitons les communautés francophones et anglophones à participer, tout ceux qui appuient le bilinguisme officiel (…) On veut aussi aller chercher les écoles et les conseils scolaires. »

Le ralliement le soir-même, dont le lieu n’est pas encore connu, serait l’occasion d’une série de discours de leaders francophones et anglophones.

« On est en 2017, l’année n’est pas terminée », souligne M. Dupuis. Emmenés par l’initiative Ottawa bilingue, les militants veulent toujours l’adoption en 2017 d’un règlement municipal pour permettre de reconnaître le caractère bilingue de la capitale fédérale et la préservation de la politique de services en français de la Ville sur le long terme.

Ce « déjeuner francophone » du maire reste en tout cas une occasion de « réseauter », mais aussi pour les militants de l’initiative Ottawa bilingue d’exposer leurs arguments aux conseillers municipaux présents. Huit de ces élus faisaient partie du décor, ce matin.

Le dossier du bilinguisme officiel n’a pourtant pas été présent dans les discours du 11e Rendez-vous francophone du maire d’Ottawa.  « On ne s’attendait pas en fait à une mention sur le bilinguisme officiel », concède Aja Besler, présidente de l’ACFO d’Ottawa. « Pour notre association, c’était important de montrer notre présence. »

Un déjeuner sans surprise

L’événement n’a pas dérogé à la règle des années antérieures. D’abord avec un discours de quelques minutes Jim Watson, le temps de rappeler que la Ville d’Ottawa cherche toujours « des façons d’améliorer les services municipaux ». Puis la mise en valeur d’une initiative francophone. Cette année, la directrice de la Nouvelle-Scène d’Ottawa, Anne-Marie White, était l’invitée d’honneur pour parler de la conclusion des travaux du centre artistique.

Interrogé par les médias sur la désignation bilingue peu après ces « festivités », le maire Jim Watson a comme d’habitude justifié son refus d’une désignation bilingue : « La Ville d’Ottawa a adopté une loi officielle en 2001 qui dit que la Ville d’Ottawa est bilingue (…) La plupart de la population ne sait pas que ce n’est pas seulement une politique, mais c’est une loi officielle. C’est une surprise pour beaucoup de gens quand je leur explique. »

Une référence en fait à l’adoption par le conseil municipal de la Ville d’Ottawa le 9 mai 2001 de la fameuse politique de bilinguisme calquée sur celle de l’ancienne Ville d’Ottawa.

Candidat à sa propre succession pour 2018, Jim Watson insiste. « La grande moitié des francophones ont d’autres intérêts, pas seulement le bilinguisme. Ils appuient mes positions sur les impôts, le transport en commun, nettoyer la rivière des Outaouais. Il y a une raison pour que 80 % de la population pense que je fais un bon travail (…) J’ai gagné tous les quartiers francophones lors de la dernière élection. Il n’y a pas seulement les anglophones qui appuient Jim Watson. »

Sifflets pendant le spectacle sur Montfort

Reste que mercredi, le maire avait reçu des sifflets une fois sur scène devant les 3 000 participants au grand spectacle du 20e anniversaire du ralliement de Montfort. « Ottawa bilingue! Ottawa bilingue! Ottawa bilingue! », scandaient quelques dizaines de spectateurs. M. Watson avait quitté l’événement peu après cet incident.

« C’est la démocratie, la population a le droit d’appuyer ou de ne pas appuyer la position des politiciens », explique M. Watson. « Je suis un peu déçu quand quelques membres de la communauté francophone attaquent un membre de la communauté algonquine qui parle anglais seulement. Ce n’est pas poli pour les peuples autochtones. »

« Les gens ont démontré leur insatisfaction par rapport à la position du maire », résume quant à lui M. Dupuis.