Un projet de carrefour francophone à Kingston

Kingston
Le découpage territorial de la circonscription de Kingston et les îles. Crédit image: Élections Ontario

KINGSTON – Deux écoles francophones sous un même toit, mais pas assez de place. La sonnette d’alarme est déclenchée pour les parents d’élèves des écoles publiques Madeleine-de-Roybon et Mille-Îles en proie à des défis d’espace significatifs.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Pour parvenir à leurs fins, un groupe de parents d’élèves vient de lancer une pétition pour appuyer la création d’un carrefour francophone à Kingston. Le but? Permette à l’école secondaire Mille-Îles de posséder son propre espace. Le centre abriterait également d’autres organismes francophones.

« Les quelque 90 élèves de l’école secondaire n’ont pas assez de place », explique à #ONfr Cynthia Surette, représentante des parents d’élèves. « Bien souvent, on leur enlève de l’espace au profit des élèves de l’élémentaire, lesquels sont entre 420 et 450. »

Conséquences? Les bâtiments actuels parviennent difficilement à accueillir tous les élèves. En ce moment, sept portatives sont même installées dans la cour d’école.

Plus grave, la situation commence à décourager certains parents qui n’hésitent pas à envoyer leurs enfants dans le système éducatif anglophone. « Nous perdons une grande portion de nos effectifs entre la 6e et la 7e année; et encore plus entre la 8e et la 9e année », peut-on lire sur la pétition.

Si le document destiné entre autres à la ministre de l’Éducation, Liz Sandals, vient de sortir, c’est que les parents d’élèves ont lu avec attention la déclaration du même ministère, le 6 mai. À savoir une enveloppe de 90 millions$ pour « l’utilisation des écoles comme carrefours communautaires ».

Du côté du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), propriétaire des deux établissements, l’idée d’un carrefour francophone est également vue d’un bon œil. Elle est en tout cas la solution idéale pour régler le problème d’espace.

« Nous allons présenter dans ce sens un plan d’affaires au ministère de l’Éducation et engager la possibilité d’un centre communautaire », confie à #ONfr, Linda Savard, la présidente du conseil scolaire. « Kingston, c’est un problème récurrent, on a beaucoup de croissance à l’élémentaire. »

Pour le moment, le CEPEO tout comme les parents d’élèves confirment qu’aucun lieu ou montant d’argent n’ont été identifiés pour un tel projet.

Centre culturel Frontenac

L’édification d’un carrefour francophone pourrait aussi directement bénéficier au Centre culturel Frontenac (CCF). Une incertitude plane toujours sur l’organisme francophone de Kingston qui n’est pas certain de pouvoir rester copropriétaire du bâtiment qu’il partage avec le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE).

Ce dernier cherche à reconstruire l’École secondaire catholique Marie-Rivier de Kingston, logé dans la bâtisse en question, sur un autre site. Or, le CECCE est copropriétaire à 82% de l’édifice, contre 18% pour le CCF, qui, dans le cas d’un départ du conseil scolaire, serait contraint de relocaliser ses locaux.

« Nous étudions l’idée d’aller vers la piste d’un carrefour francophone inclusif et communautaire », partage à #ONfr, la directrice du CCF, Anne Gutknecht. « Nous voulons ouvrir un dialogue à ce sujet. »