Un coup de pouce pour promouvoir l’affichage bilingue

Le président de l'AFO, Denis Vaillancourt.

OTTAWA – Le débat sur l’affichage bilingue ne se cantonne pas seulement à Ottawa. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) envisage de demander une subvention pour promouvoir le concept dans toute la province.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Selon ce qu’a appris #ONfr, l’argent serait directement redistribué à la dizaine d’ACFO, et concernerait autant la « visibilité francophone » que l’affichage bilingue dans les commerces. Il s’agirait même d’une « grosse somme », affirme une source proche du dossier.

« Nous travaillons actuellement sur une subvention, mais ne souhaitons pas en révéler les détails », a laissé savoir l’AFO.

L’organisme porte-parole des Franco-Ontariens a en tout cas de nouveau évoqué le projet aux différentes ACFO pendant une rencontre générale des groupes à Sudbury le mois passé, puis lors d’une réunion téléphonique le 6 mai.

La définition même d’« affichage bilingue » prend en revanche une autre teneur d’une région à l’autre. « Nous approuvons la démarche de l’AFO », explique à cet égard la directrice de l’ACFO du grand Sudbury, Joanne Gervais. « Nous voudrions dans un premier temps plus promouvoir le français sur la place publique que de nous tourner vers une politique d’affichage bilingue dans les commerces. »

Avec 27% de francophones à Sudbury, la responsable reconnaît qu’une telle politique serait à court terme « difficile », et qu’il faudrait au préalable « faire comprendre » les bénéfices tant au niveau des retombées économiques que du tourisme.

Le ton est quelque peu différent du côté de Glengarry-Prescott-Russell (GPR) dans l’Est ontarien. La présidente de l’ACFO locale, Tina Desabrais, ne cache pas le « caractère particulier » de cette circonscription composée d’un peu plus de 60% de francophones.

« C’est un point que j’ai soulevé lors de l’entretien téléphonique avec l’AFO. Étant donné que beaucoup de nos municipalités sont menacées par le fait anglophone, l’affichage bilingue n’est peut-être pas toujours un avantage. »

Quatre des municipalités de GPR possèdent actuellement une réglementation sur l’affichage bilingue. Clarence-Rockland avait ouvert le bal en 2006, suivie dans la foulée par les municipalités de La Nation, Casselman et Russell, celle-là au prix d’un long combat judiciaire. Un cas dès lors unique en Ontario puisqu’aucune autre municipalité de la province ne possède un règlement sur l’affichage de la sorte.

Un peu plus loin, l’ACFO d’Ottawa se réjouit aussi de l’initiative de l’AFO, même si « tous les détails ne sont pas encore connus », selon son président Alexandre Mattard-Michaud.

« Notre objectif reste une sensibilisation plus grande du secteur privé à l’affichage bilingue. » Les restaurants et les commerces sont ainsi dans la mire de l’organisme ottavien.

Rappelons que le maire d’Ottawa, Jim Watson, a toujours écarté la possibilité d’un statut officiellement bilingue de la Ville d’Ottawa, et donc d’un affichage bilingue.