Un Centre Jules-Léger « par et pour les francophones », dit Boileau

Le commissaire aux services en français de l'Ontario, François Boileau.

OTTAWA – Dépendant du ministère de l’Éducation, le Centre Jules-Léger d’Ottawa pourrait connaitre des bouleversements. C’est du moins ce que souhaite le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Jeudi 30 juillet, le chien de garde en matière de francophonie provinciale a recommandé à la ministre de l’Éducation, Liz Sandals, que le centre spécialisé pour les élèves francophones sourds, malentendants et aveugles, soit dorénavant gouverné par l’un des douze conseils scolaires francophones de l’Ontario.

Il s’agit de l’une des huit recommandations que Me Boileau a mises en avant dans son rapport d’enquête sur le modèle de gouvernance du Centre Jules-Léger.

« La structure actuelle de gouvernance ne tient pas la route », a déclaré le commissaire. « Toutes les décisions sont prises par le ministère de l’Éducation de l’Ontario et ses représentants. Il y a donc une absence de gestion autonome. Il faut corriger le tir et instaurer une gouvernance par et pour les francophones avant la rentrée scolaire de 2016. »

Car pour toutes les questions de fonctionnement, le Centre relève bel et bien de la Division de l’apprentissage et du curriculum. Une division… de langue anglaise.

Par la même occasion, Me Boileau presse le ministère de l’Éducation à mettre en place un comité de transition de deux ou trois personnes dès septembre 2015, afin d’assurer « une transition harmonieuse » pour les élèves.

Si l’enjeu du Centre Jules-Léger devient brûlant, c’est que les plaintes concernant sa gestion se sont accumulées ces derniers temps sur le bureau du commissaire. « Une vingtaine », précise Me Boileau.

 

Sandals floue

Jointe par #ONfr, la ministre Liz Sandals, disponible uniquement par courriels, a salué le rapport du commissaire Boileau, se déclarant « impatiente » de voir le dossier « avec plus de détails ».

Interrogée sur la pertinence de l’étude, et sur l’intérêt d’une gestion « par et pour les francophones », la ministre de l’Éducation est restée pour le moins très floue, pour ne pas dire à côté du sujet.

« Notre gouvernement croit que chaque enfant en Ontario a le droit à une éducation de qualité et à un milieu d’apprentissage favorable incluant les élèves les plus vulnérables. »

Et d’ajouter : « Nous restons engagés à collaborer avec les élèves, professeurs et leurs familles dans les communautés pour s’assurer que tous nos étudiants soient capables d’atteindre leur plein potentiel. »

Contacté aussi par #ONfr, le Centre Jules-Léger avait redirigé notre demande vers le ministère de l’Éducation.

Depuis l’ouverture du Centre en 1979, quelque 700 élèves ont déjà suivi un programme au sein l’établissement.