Toronto rétablit son Comité français

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TORONTO – Le Comité français de la Ville de Toronto retrouve des couleurs. Les conseillers municipaux ont donné leur feu vert, le mardi 10 février, pour le retour officiel du groupe consultatif dans l’administration de la métropole.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Dissous en 2011 peu après l’arrivée de Rob Ford à la tête de la plus grande ville au pays, le Comité français avait finalement été remis sur pied de manière temporaire à l’automne 2013 après que le conseil municipal eut retiré au maire la majorité de ses pouvoirs dans le foulée de plusieurs scandales personnels.

« C’est la fin d’un long processus, mais quelque part un début », a réagi le président de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) à Toronto, Gilles Marchildon. « Nous devons penser maintenant à reconstituer et revitaliser ce groupe. »

Composé par six membres, représentants chacun un organisme francophone, dont M. Marchildon et un conseiller municipal, le groupe n’avait siégé que deux fois l’an dernier, avant sa dissolution en raison des élections municipales du 27 octobre.

« On ne sait pas encore si la même formule avec sept participants va être conservée ou si la Ville envisage un autre mode de fonctionnement », explique le président de l’ACFO-Toronto.

Petite inquiétude : rien ne prédit que le conseiller municipal à la table des prochaines réunions comprendra la langue de Molière. « Pour les deux rencontres en 2014, c’est le conseiller Peter Milczyn qui siégeait. Il s’exprimait bien en français. Désormais, il n’y a plus d’échevins capables de le parler correctement. C’est même le maire John Tory qui, au niveau des élus, s’exprime le mieux en français. Peu importe qui siège cependant, nos réunions se dérouleront toujours en français. »

M. Milczyn a été élu à Queen’s Park sous la bannière libérale lors des dernières élections provinciales.

« Changement de cap »

La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, s’est en tout cas réjouie de l’annonce, en entrevue à #ONfr. « C’est un changement de cap important effectué pour la francophonie à Toronto. Mais celui-ci avait déjà été amorcé après l’élection de John Tory en octobre lorsqu’il avait commencé son discours en s’exprimant en français. »

Toronto n’est pas la seule ville d’importance en Ontario à bénéficier d’un tel groupe. Ottawa peut compter sur un Comité consultatif sur les services en français fonctionnant sur un modèle semblable. Sudbury, dans le nord de l’Ontario, possède aussi un rassemblement du genre.

Quelque 55 000 francophones résideraient à Toronto. Un chiffre estimé à 125 000 pour l’ensemble de la grande région métropolitaine, selon les chiffes de l’ACFO-Toronto. Un Franco-Torontois sur trois est issu des minorités visibles.