Rémi Sabourin nouveau président de l’AEFO

Le président de l'AEFO, Rémi Sabourin. Archives

OTTAWA –  L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) vient tout juste de se doter d’un nouvel homme fort. Rémi Sabourin a été élu à la barre du syndicat, lundi 14 mars en matinée.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Enseignant dans la région de Barrie, M. Sabourin était notamment membre du conseil d’administration de l’AEFO depuis 2004.

« Les opportunités vont être pour moi de rassembler la communauté par rapport aux décisions lesquelles vont être prises durant ce congrès (…) Je veux être avant tout rassembleur. »

M. Sabourin devra entre autres négocier une prochaine entente avec le gouvernement puisque celle en vigueur présentement sera échue le 31 août 2017.

« Je pense que la prochaine négociation devra aller, mais devons passer par la consultation provinciale, voire les défis », a fait valoir prudemment le nouvel élu.

L’AEFO sort de deux négociations délicates. La première entente signée en 2012 prévoyait entre autres un gel salarial de deux ans, des jours de perfectionnement non payés, une réduction du nombre de congés de maladie et la suspension de tout débrayage.

Sur le dossier des édifices partagés avec les écoles anglophones, M. Sabourin se montre en revanche plus percutant : « C’est important de se méfier de l’assimilation. Il faut garder ceci comme point de mire. »

À la tête du syndicat représentant plus de 10000 enseignants franco-ontariens depuis 2012, M. Jolin ne pouvait pas se représenter, ayant déjà accumulé deux mandats consécutifs.

M. Sabourin devrait détailler un peu plus son programme, mardi matin, en clôture du congrès.

Le vote de lundi a aussi permis à Nathalie Drolet, enseignante à North Bay, s’accéder à la vice-présidence de l’association.

Université franco-ontarienne

Reste que la journée de lundi a vu deux gros joueurs politiques donner une allocution devant les quelque 200 membres réunis dans l’hôtel Westin au centre-ville d’Ottawa : la ministre de l’Éducation Liz Sandals et le chef de l’opposition officielle à Queen’s Park, Patrick Brown.

Et au petit jeu de l’applaudimètre, le chef du Parti progressiste-conservateur (PC de l’Ontario) l’a emporté sur sa rivale libérale. En français, M. Brown a insisté sur la volonté de son parti de voir l’édification d’une université franco-ontarienne. « Je suis le premier chef du PC qui parle français à l’assemblée législative de l’Ontario depuis 40 ans », a-t-il plaidé.

Interrogée un peu auparavant sur la même question par un enseignant, Mme Sandals a fourni une réponse plus mesurée. « Nous voulons être prudents, et ne pas mettre en péril les programmes francophones déjà existants. »

Manifestement très attendue par les différents membres, Mme Sandals a dû également répondre à l’enjeu des édifices partagés entre un conseil scolaire francophone et anglophone. « Dans beaucoup de communautés, il est difficile de fournir des équipements pour les tous nos systèmes scolaires (…) Nous voulons être sûrs de pouvoir donner aux écoles les opportunités d’avoir tous les équipements nécessaires, comme des bibliothèques ou des salles de musique. »