Petite enfance : les Franco-Ontariens espèrent leur juste part

(L'annonce d'une entente Canada-Ontario pour améliorer les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants est accueillie avec intérêt par les Franco-Ontariens. Crédit photo: Pixabay)
L'annonce d'une entente Canada-Ontario pour améliorer les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants est accueillie avec intérêt par les Franco-Ontariens. Crédit photo: Pixabay

OTTAWA – La province de l’Ontario a signé un accord bilatéral sur le nouveau programme national de garderies avec le gouvernement fédéral, vendredi 16 juin. Un accord jugé intéressant par les Franco-Ontariens qui veulent toutefois s’assurer d’avoir leur juste part.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

L’accord bilatéral, dont #ONfr a obtenu copie, porte sur une entente de trois ans et l’octroi de 435 millions de dollars pour l’Ontario qui devront être investis pour améliorer l’accessibilité et le coût raisonnable des services de garde et des possibilités d’apprentissage pour les jeunes enfants. Des rapports publics devront être présentés annuellement pour démontrer les résultats obtenus.

La communauté franco-ontarienne sera ciblée en complément de la stratégie de la province dans son Cadre stratégique renouvelé pour la petite enfance et les services de garde d’enfants, publié le 6 juin. Toutefois, aucun pourcentage précis de l’enveloppe fédérale n’est fixé pour les Franco-Ontariens.

« L’Ontario surveillera de près l’offre de services des programmes d’apprentissage et de garde d’enfants pour diverses populations, y compris les enfants des minorités linguistiques françaises et anglaises, les peuples autochtones vivant hors des réserves et les quartiers à faible et à moyen revenu », peut-on lire dans le document d’information transmis aux médias.

« Notre partenariat avec le gouvernement du Canada nous aide à bâtir un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants solide, abordable et de qualité pour toutes les familles de l’Ontario. Lorsque nos enfants ont le meilleur départ possible dans la vie, nous en profitons tous. C’est un investissement dans notre avenir », commente la ministre de la Condition féminine et ministre responsable de la Petite enfance et de la Garde d’enfants, Indira Naidoo-Harris, dans un communiqué.

 

Les parents francophones confiants

Le directeur général de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), Jean-Luc Racine, se dit encouragé par la signature de l’entente.

« Nous étions confiants car le gouvernement fédéral nous avait assurés que les négociations avaient été faciles avec l’Ontario, notamment en ce qui concerne les clauses pour les francophones. »

Le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO), Carol Jolin, loue l’investissement du fédéral dans le domaine de la petite enfance, mais veut s’assurer que la communauté franco-ontarienne recevra sa juste part.

« On veut notre part du gâteau car la petite enfance, c’est la clé! L’assimilation commence là et on a plus de chance de garder les enfants dans nos systèmes scolaires si on les accueille dès le plus jeune âge. On représente 5 % de la population, on s’attend donc à recevoir 5 % du montant fédéral. On va travailler pour s’en assurer et rappeler au gouvernement nos attentes. »

M. Jolin dit également qu’outre des places supplémentaires en garderie, il sera important de veiller à former des professionnels de la petite enfance en français. L’AFO surveillera également avec attention la somme consacrée dans l’entente à la collecte de données qui doit permettre de mieux comprendre à quoi ressemblent les services de garde d’enfants.

« C’est encore plus important pour nous! », juge M. Jolin.

 

D’autres ententes à venir

Cette signature intervient dans la foulée de la signature, lundi dernier, d’un accord-cadre entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires, hormis le Québec et la Colombie-Britannique, en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants.

Ottawa promet de verser une somme de 7,5 milliards de dollars sur 11 ans aux provinces et territoires pour améliorer les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, à condition notamment de prioriser les programmes pour les enfants de moins de six ans et de viser les familles en difficultés. Les provinces et les territoires ne pourront pas non plus financer des programmes existants avec ces nouvelles sommes.

L’accord avec l’Ontario est le premier accord bilatéral conclu par le gouvernement fédéral dans ce dossier. Ottawa prévoit poursuivre les négociations avec chaque province au cours des prochains mois.