Pas d’accord sur le climat

Après s’être embourbé dans des déclarations jugées par l’intéressé lui-même comme «baveuses» concernant le bilinguisme officiel de la ville d’Ottawa durant le temps des Fêtes, Justin Trudeau est encore une fois sous le feu des critiques. Crédit photo: Archives #ONfr

VANCOUVER – Le premier ministre Justin Trudeau a remis à six mois ses engagements sur le climat, à la suite de la réunion des premiers ministres des provinces et territoires qui se tenait, jeudi 3 mars, à Vancouver.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Le Canada a beau s’être engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et à lutter concrètement contre les changements climatiques, à Paris, lors de la conférence sur le climat en décembre dernier, les provinces et le gouvernement fédéral ne sont pas sur la même longueur d’ondes.

Le projet d’oléoduc Énergie Est stigmatise bien la différence de vision et d’intérêt entre les provinces lorsqu’il est question d’environnement et que cela peut avoir un impact sur l’économie.

Et même si M. Trudeau se montrait confiant avant la rencontre de Vancouver pour parvenir à une entente pancanadienne, il a dû se résoudre à repousser son échéancier de six mois.

Peu avant la réunion de Vancouver, les premiers ministres de l’Ontario et du Québec avaient informé le gouvernement fédéral qu’ils étaient contre l’imposition d’un prix pancanadien du carbone, tel que voulu par Ottawa.

La première ministre ontarienne Kathleen Wynne a déjà fixé le prix minimum du carbone à 17$ la tonne pour sa province. Le jeudi 25 février, dans son budget, son gouvernement a confirmé son adhésion en 2017 à un marché du carbone avec le Québec et la Californie et dit anticiper des revenus annuels de 1,9 milliard $ de ce système de plafonnement et d’échanges – communément appelé cap and trade.

Les premiers ministres ont toutefois convenu d’une déclaration commune dans laquelle ils disent notamment vouloir poursuivre leur travail pour mettre en œuvre des politiques d’atténuation des émissions de GES qui atteignent ou dépassent l’objectif du Canada visant une réduction des émissions de 30% par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030. Ils se disent également soucieux d’accroître le niveau d’ambition des politiques environnementales afin d’encourager des réductions plus importantes des émissions de GES.

Une prochaine rencontre est donc prévue à l’automne 2016 pour finaliser le cadre pancanadien de lutte contre les changements climatiques.

Si le premier ministre Justin Trudeau avait été jusqu’ici relativement épargné par les dissensions entre les provinces, la lune de miel est peut-être terminée.