Ottawa bilingue : Lalonde confirme le dépôt d’un projet gouvernemental

La ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde. Crédit image: Étienne Ranger

OTTAWA – C’est dorénavant confirmé : le gouvernement de l’Ontario déposera bien un projet de loi pour la désignation bilingue la Ville d’Ottawa.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Marie-France Lalonde en a fait l’annonce, samedi 28 octobre, en marge du Congrès annuel de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). La ministre des Affaires francophones participait à une « rencontre avec les partis politique » à La Cité.

#ONfr avait déjà révélé l’annonce en exclusivité fin septembre. Une nouvelle qui était alors au conditionnelle.

« Nous déposerons le projet au cours de l’automne », a soutenu la ministre des Affaires francophones devant 350 francophones.

« Le projet de loi gouvernemental va refléter le projet de loi privé de Nathalie Des Rosiers », a assuré Mme Lalonde au micro d’#ONfr. « Sans réserve, le maire Jim Watson est au fait de cette décision et l’appuie. »

Le procureur général de l’Ontario, Yasir Naqvi, aussi présent espère « que tous les partis politiques supporteront le projet de loi pour qu’Ottawa devienne bilingue ».

Un projet gouvernemental possède l’avantage d’aboutir beaucoup plus rapidement sur une loi, qu’un projet de loi privé, lequel est bien souvent soumis à la concurrence d’autres projets de loi homologues. Avec le risque de mourir au feuilleton devant un agenda parlementaire serré.

Le 31 mai dernier, la députée libérale d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers, avait pris la communauté franco-ontarienne par surprise en annonçant un projet de loi privé pour faire d’Ottawa, une Ville officiellement bilingue.

Opposé farouchement au projet pendant plusieurs années, M. Watson s’était finalement rangé aux côtés du gouvernement libéral de Mme Wynne.

« Un projet de loi privé, c’est toujours plus difficile à faire avancer. Avec un projet de loi gouvernemental, on est sur la bonne voie », s’est félicité le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin (voir vidéo ci-dessous).La réaction du président de @MonAssemblee Carol Jolin au projet de loi gouvernemental pour Ottawa bilingue confirmé par @mflalonde #onfr pic.twitter.com/ppqY8Jgco6

Résistance de France Gélinas

Seconde invitée de cette « rencontre avec les partis politiques » animée par le reporter de TFO Étienne-Fortin Gauthier : la critique néo-démocrate aux Affaires francophones, France Gélinas. Le temps pour elle d’égratigner le bilan francophone du gouvernement libéral.

« Pour l’université franco-ontarienne, on demande une université pour tout le monde », a lâché la députée de Nickel Belt, peu satisfaite des conclusions du rapport de Dyane Adam, privilégiant une université de langue française dans la région de Toronto.

France Gélinas lors de sa présentation. Crédit image : Sébastien Pierroz

Puisque le débat se prêtait à des questions du public, Mme Gélinas a été logiquement interrogée sur la modernisation de la Loi sur les services en français (LSF). « Ça sera notre première mesure si nous sommes élus », a-t-elle confirmé. « L’Ontario est prêt à aller vers une région désignée, une grande à la grandeur de la province. »

Plusieurs fois applaudie, Mme Gélinas a soigné ici sa posture de première opposante à Queen’s Park de Marie-France Lalonde sur les questions francophones.

Absence des progressistes-conservateurs

Une ombre au tableau tout de même : l’absence du Parti progressiste-conservateur (PC de l’Ontario) à la table des panélistes. En déplacement dans le Nord, Patrick Brown n’était pas en mesure de se rendre à Ottawa.

Le chef du Parti PC a envoyé une lettre, dans laquelle il « reconnaissait les défis des francophones » en Ontario. M. Brown s’est dit entre autres « fier d’appuyer la création d’une université francophone », et a félicité François Boileau pour son dixième anniversaire à la tête du Commissariat aux services en français.

Selon nos sources, le Parti PC aurait proposé la présence de la candidate dans Glengarry-Prescott-Russell pour les élections de 2018, Amanda Simard. Une option rejetée par l’AFO, qui a privilégié la présence de panélistes élus plutôt que des candidats.