OIF : la candidature de l’Ontario relancée

Le secrétaire générale de l'OIF, Michaëlle Jean, et la ministre déléguée aux affaires francophones, Madeleine Meilleur.

OTTAWA – L’Office des Affaires francophones (OIF) relance l’idée d’un statut de membre de la province au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Selon les informations d’#ONfr, une rencontre dans ce sens a eu lieu, lundi 8 juin, entre la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, et la secrétaire générale de l’organisme, Michaëlle Jean.

« D’un côté, nous pourrions aider les pays émergents », avance Mme Meilleur. « De l’autre cela peut-être avantageux pour nous, car beaucoup de nos immigrants proviennent d’Afrique. Il peut y avoir des programmes d’échanges intéressants à développer dans ce sens. »

Il ne s’agira pas du premier coup d’essai de l’Ontario pour rejoindre l’organisme représentant les quelque 900 millions de francophones de la planète. La province a tenté à quatre reprises de faire valoir son dossier devant le gouvernement fédéral, considéré comme la dernière étape pour convaincre l’OIF. Pour d’autant d’échecs…

« La présence de Mme Jean comme résidente d’Ottawa est une motivation pour reformuler notre candidature. Elle peut nous apporter beaucoup », laisse entendre Mme Meilleur.

En cas de validation, l’Ontario obtiendrait le statut assez unique, mais symbolique de gouvernement participant. Le même que le Québec et le Nouveau-Brunswick respectivement membres depuis 1971 et 1977.

Le statut de membre à part entière du Canada permet ainsi d’inclure ces deux provinces dans des programmes d’échanges. Il n’est pas sans rappeler que la démarche nécessite une subvention proportionnelle au PIB du pays ou de la province.

Lancée par #ONfr sur le possible statut de l’Ontario comme membre de l’OIF, samedi 6 juin, en marge d’un autre événement, Mme Jean n’avait pas manqué de réagir : « Je sais que la question sera abordée avec moi et j’ai très hâte d’engager la discussion. Les Franco-Ontariens sont la deuxième population francophone après le Québec au Canada. On parle d’une population dynamique avec des institutions très solides. »

Sur ce point, le règlement de l’OIF est clair, ne faisant pas référence à une cible quantifiée de population : « Que le français ne soit pas la langue officielle du pays requérant ne constitue cependant pas un obstacle à son adhésion. C’est au regard de la place qu’occupe la langue française dans le pays concerné que sont examinées les demandes d’adhésion », peut-on lire sur le site internet de l’organisme.

 

Vaillancourt sceptique

Toujours est-il que la relance du dossier ne provoque pas l’enthousiasme débordant de Denis Vaillancourt. « Je serais plus favorable à ce que l’Ontario devienne d’abord une province bilingue, avant une éventuelle membriété à l’OIF », fait part le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

L’OIF compte à ce jour 80 gouvernements et états membres, dont 23 avec un simple statut d’observateur.