Mulcair prône l’unité

Le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair. Archives #ONfr

OTTAWA– Le caucus néo-démocrate se réunissait pour la première fois depuis le congrès d’Edmonton, mercredi 13 avril. Désireux de montrer leur solidarité envers le chef sortant, les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont accompagné Thomas Mulcair, devant la presse, où celui-ci a prôné l’unité du parti.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Une heure et demi plus tard que prévu et alors que selon certains médias, la réunion du caucus néo-démocrate a été émotive et houleuse parfois, M. Mulcair a confirmé qu’il resterait en poste à la tête du parti, le temps que le NPD lui trouve un successeur.

« Je travaille pour le NPD depuis 10 ans et je crois sincèrement en ses valeurs. Nous sommes un caucus uni et résolu. Aujourd’hui, le caucus m’a demandé de rester pour assurer que nous ayons une stabilité et pour préparer le parti pour notre nouveau chef et je suis fier d’accomplir ce travail. Je serai heureux d’être la première personne sur scène pour accueillir mon ou ma remplaçante. »

À Edmonton, les délégués se sont donnés deux ans pour lui désigner un successeur. S’il a donc confirmé qu’il serait là jusqu’à ce que le choix soit fait, il est en revanche resté évasif quant à son avenir au sein du parti, une fois son successeur désigné.

« C’est trop tôt pour parler de ça! », a-t-il tranché.

Plusieurs noms circulent depuis le vote de défiance d’Edmonton. Aux candidats potentiels déjà cités comme Nathan Cullen, Niki Ashton ou encore, Megan Leslie, se sont ajoutés les noms d’Avi Lewis, le fils de l’ancien chef néo-démocrate ontarien Stephen Lewis, et de Mike Layton, le fils du prédécesseur de M. Mulcair, Jack Layton. De son côté, un peu plus tard dans la journée du 13 avril, Mme Leslie a mis un terme à la rumeur en disant qu’elle ne se présenterait pas. Également cité car candidat à la chefferie en 2012, l’ottavien Paul Dewar a dit préférer se donner du temps.

Invité à analyser les qualités nécessaires pour être à la tête du NPD, M. Mulcair a indiqué qu’il s’agit d’un travail « qui exige de l’ouverture et de la compréhension ».

Un vote clair

Désavoué par les quelque 1800 délégués présents à Edmonton, M. Mulcair a préféré dédramatiser sa réaction.

« C’est un tel honneur d’avoir pu être au service du NPD depuis 2012! Catherine (son épouse – ndlr) et moi allons renouer avec ce que l’on nous dit être une tradition canadienne qui s’appelle le week-end. »

Il a toutefois reconnu qu’avec seulement 48% de confiance obtenus au congrès, le message avait le mérite d’être clair.

« Le parti a décidé une course à la chefferie et aujourd’hui, le plus important c’est d’avoir une unité dans notre caucus. Je vais continuer d’avoir une voix fore à la Chambre des communes et faire tout ce que je peux pour le parti. »

Toujours légitime

Bien que le caucus ait voulu jouer la carte de l’unité, certains membres se seraient interrogés sur la pertinence de maintenir aussi longtemps à la tête du parti un chef défait par ses délégués.

Mais pour la députée franco-ontarienne d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, Carol Hugues, M. Mulcair conserve toute sa légitimité.

« Ce n’est pas la décision d’une course à la chefferie qui fait perdre toutes ses qualités à une personne. Thomas Mulcair a démontré au fil des années ses qualités d’orateur et ses compétences. Il a fait un excellent travail et nous avons encore besoin de lui! »

Invitée à commenter les différentes rumeurs de candidats potentiels pour succéder à M. Mulcair, Mme Hugues a dit préférer attendre les candidatures officielles. La députée ontarienne a toutefois insisté sur le fait que son choix personnel se porterait sur un ou une candidate bilingue obligatoirement.