Mandat prolongé pour la commissaire aux langues officielles

(Ghislaine Saikaley commissaire aux langues officielles du Canada par intérim. Crédit photo: Commissariat aux langues officielles du Canada)
Ghislaine Saikaley commissaire aux langues officielles du Canada par intérim. Crédit photo: Commissariat aux langues officielles du Canada

OTTAWA – Le mandat de Ghislaine Saikaley au poste de commissaire aux langues officielles du Canada a été reconduit pour un nouvel intérim, mercredi 21 juin.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Le poste était vacant depuis quelques jours, mais le mandat de Mme Saikaley a finalement été reconduit pour assurer l’intérim à la tête de l’institution pour « un mandat de six mois ou jusqu’à ce qu’un commissaire aux langues officielles du Canada soit nommé, selon la première de ces éventualités », a annoncé la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly. Son mandat expirera donc au plus tard le 16 décembre prochain, près d’un an après sa première nomination par intérim.

À quelques jours de la fin de son premier remplacement, Mme Saikaley avait jugé le poste trop important pour ne pas poursuivre dans cette fonction. En poste au Commissariat aux langues officielles (CLO) depuis juillet 2008, Mme Saikaley officiait en tant que commissaire adjointe à la Direction générale de l’assurance de la conformité avant de succéder, en décembre 2016, à Graham Fraser.

La controverse autour de la nomination avortée de Mme Meilleur rendait la prolongation de son mandat inévitable, mais aucun détail n’a encore été partagé par le gouvernement fédéral concernant la reprise du processus de nomination du prochain commissaire titulaire, si ce n’est que l’information « sera communiquée dans les prochaines semaines », a dit la ministre Joly.

 

L’opposition reste inquiète

La députée conservatrice, porte-parole aux langues officielles, Sylvie Boucher, loue le travail de Mme Saikaley, mais s’inquiète d’une nomination par intérim.

« Mme Saikaley fait un excellent travail à ce poste, mais cela me dérange qu’on ait une personne en poste par intérim car cela ne lui donne pas la même force d’agir. Toutefois, avec tout le temps perdu autour de la nomination partisane de Mme Meilleur, c’est une bonne solution en attendant de revoir le processus pour qu’il soit vraiment transparent et que les partis d’opposition et les organismes des communautés de langues officielles en situation minoritaire soient consultés. »

Pour son homologue néo-démocrate, François Choquette, il demeure inacceptable que le Commissariat se retrouve dans cette situation, alors que le départ de M. Fraser était connu et programmé depuis bien longtemps, et que le retrait de la candidature de Mme Meilleur était connu.

« Mme Meilleur a retiré sa candidature il y a deux semaines! Il est irresponsable de la part du gouvernement de ne pas avoir renouvelé l’intérim de Mme Saikaley avant. On a maintenu le flou pendant trop longtemps. »

 

Trudeau n’a pas répondu à la FCFA

Toujours est-il que la nomination de Mme Saikaley aura de quoi rassurer un peu la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada qui, dans un communiqué envoyé le 20 juin, pressait le gouvernement d’agir.

« Depuis le début de la semaine, la FCFA essaie de savoir si on a toujours au moins une commissaire aux langues officielles par intérim, puisque le mandat de Ghislaine Saikaley est échu depuis le 17 juin. On comprend qu’au niveau de la nomination du prochain ou de la prochaine commissaire, il y a un processus à refaire, mais entretemps, c’est quand même une fonction beaucoup trop importante pour qu’on se retrouve devant une chaise vide », déclarait le président de la FCFA, Jean Johnson.

En entrevue avec #ONfr, le président de la FCFA s’est dit inquiet des nombreuses nominations par intérim et autres sièges vacants, dont celle récente de Judith LaRocque comme nouvelle présidente par intérim du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ou celles, toujours attendues, du comité d’experts pour le nouveau Programme de contestation judiciaire.

La FCFA, qui souhaite toujours rencontrer Justin Trudeau pour discuter avec lui des enjeux reliés aux communautés de langue officielle en situation minoritaire, indique, par ailleurs, ne toujours pas avoir reçu de réponse du premier ministre.