L’Ontario songe à améliorer la gouvernance universitaire pour les francophones

Madeleine Meilleur.

TORONTO – Deux ministres dans le gouvernement libéral de l’Ontario disent « examiner attentivement les options » pour « améliorer la gouvernance et l’accès » des francophones de la province à une éducation universitaire dans leur langue.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Sans mentionner explicitement la création d’une université « par et pour » les Franco-Ontariens, les ministres Madeleine Meilleur, aux Affaires francophones, et Reza Moridi, à l’Enseignement supérieur, réitèrent leur intention de satisfaire « un besoin croissant » de programmes d’éducation postsecondaire de langue française dans la région de Toronto et dans le sud-ouest de la province.

« Nous reconnaissons qu’il est important que les étudiants de l’Ontario reçoivent une éducation postsecondaire en français de classe mondiale, dans un cadre francophone », ont indiqué Mme Meilleur et M. Moridi dans une déclaration conjointe, le jeudi 4 juin. « Nous souhaitons faire fond sur l’expérience et les partenariats qui sont au cœur du système d’éducation postsecondaire de langue française. »

Le clan libéral à Queen’s Park répond ainsi sans trop s’engager à la demande d’une université franco-ontarienne d’ici 2018 à Toronto, formulée par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), et reprise dans un projet de loi privé de la députée néo-démocrate France Gélinas, le 26 mai.

 

Oui, mais…

La ministre Madeleine Meilleur s’est montrée plus d’une fois favorable à la création d’une université « par et pour » les Franco-Ontariens, mais elle a toujours soutenu que l’objectif de 2018 n’était « pas réaliste ».

« Nous devons continuer à investir dans l’éducation et la formation en français au niveau postsecondaire afin de veiller à ce que la communauté francophone reste dynamique et forte », ont mentionné Mme Meilleur et M. Moridi dans leur déclaration conjointe, le 4 juin. « Nous nous réjouissons de collaborer encore plus étroitement avec la communauté francophone. »

Le Commissaire aux services en français, François Boileau, affirme pour sa part que le débat sur une université franco-ontarienne est maintenant « bien engagé », tant au niveau politique que communautaire.

« Le gouvernement a changé son fusil d’épaule. Il s’est dit favorable à une université de langue française, mais peut-être pas maintenant. C’est déjà un pas dans cette bonne direction-là. Maintenant, c’est à la communauté de continuer à pousser », a exhorté Me Boileau, qui a relancé les discussions sur l’université franco-ontarienne avec un rapport accablant sur l’accès aux études postsecondaires en français dans le corridor Toronto-Windsor, en 2011.

Les étudiants francophones de la région de Toronto et du sud-ouest de l’Ontario ont accès, dans leur langue, à environ 3% des programmes d’études postsecondaire auxquels a droit la majorité anglophone.