L’heure du changement pour l’Université de Hearst

L'Université de Hearst compte environ 120 étudiants. Crédit photo Sébastien Pierroz

HEARST – Pierre Ouellette ne sera officiellement plus recteur de l’Université de Hearst (UdeH) cette fin de semaine. À partir du mardi 11 octobre, c’est Sophie Dallaire qui lui succédera à la tête de l’établissement du Nord de l’Ontario.

SÉBASTIEN PIERROZ
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Vice-rectrice depuis 2009, elle occupera cette fonction intérimaire au moins jusqu’au mois de juin. « C’est trop tôt pour dire si je vais le faire en permanence », confie-t-elle en entrevue pour #ONfr.

Comme il l’avait annoncé au mois d’août, M. Ouellette s’apprête à devenir directeur des services français de Radio-Canada en Ontario, après cinq ans à la tête de l’UdeH.

« Le défi a été de concurrencer les autres universités. Il faut savoir se distinguer », explique M. Ouellette. Pour lui, la mise en place des « cours en blocs », comprendre des cours étalés sur une courte période, a permis à l’établissement de tirer son épingle du jeu.

Autre virage pris sous le mandat de M. Ouellette : l’augmentation des étudiants internationaux. Lancée en 2013, cette politique de recrutement a pris de l’ampleur au fur et à mesure des années. Ils sont aujourd’hui 39 scolarisés au sein de l’université, soit environ un tiers du total des étudiants. Une population majoritairement du Sénégal.

« Quand on fait 5 000 kilomètres pour venir au Canada, on peut en faire quelques-uns de plus pour venir à Hearst », affirme M. Ouellette pour illustrer le défi de l’isolement de Hearst, puisque le premier aéroport à proximité, Timmins, se situe à trois heures de route.

Le pari a été  en tout cas payant si l’on en croit les résultats. En trois ans, l’université affirme que le nombre de personnes inscrites à plein temps a augmenté de 49%.

Aujourd’hui, ce sont plus de 130 étudiants qui sont répartis sur les trois campus de l’UdeH, à Hearst, Kapuskasing et Timmins.

« Université de langue française »

Pour Mme Dallaire, son intérim sera dans la continuité de celui de Pierre Ouellette. Et comme son prédécesseur, elle laisse entendre que l’établissement est bien « la seule université de langue française » en Ontario.

Cette identité particulière de l’UdeH défendue bec et ongles par M. Ouellette, notamment sur les médias sociaux, se voulait une réponse au projet d’université franco-ontarienne mené par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO).

L’UdeH reste toujours affiliée à l’Université Laurentienne, mais elle possède son propre conseil des gouverneurs, et gère du financement de la province au même titre que les autres universités de l’Ontario.

Mme Dallaire pourrait se pencher très rapidement sur un autre dossier laissé en suspens par M. Ouellette. Celui d’un premier programme en maîtrise. « C’est une chose que j’aurais aimée confirmer avant la fin de mon mandat. Le projet n’a pas encore abouti », fait part le recteur sortant.

Fondée en 1953, l’université offre des programmes de baccalauréat ès arts en gestion, histoire, psychologie et sociologies.