Les négociations entre les médecins et la province reprennent

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TORONTO – Après des mois de tensions, les négociations entre le gouvernement et l’Association médicale de l’Ontario (AMO) ont repris alors que les deux parties sont retournées à la table de discussion mardi 28 mars. Le ministre de la Santé, Dr Eric Hoskins, se dit confiant que cette fois-ci sera la bonne.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le ministre de la Santé de l’Ontario a confirmé, le mercredi 29 mars à Queen’s Park, que les négociations avaient débuté avec l’établissement d’une clause d’arbitrage de différends exécutoires.

Une telle clause permettra au gouvernement et à l’AMO de convenir à l’avance de se plier aux modalités d’un règlement décrété par un arbitre si la négociation échoue. Une fois l’établissement d’une clause d’arbitrage, les deux parties pourront continuer à trouver des terrains d’entente sur d’autres points de la négociation, a expliqué Eric Hoskins.

Ce ne sera qu’advenant une rupture des négociations que la clause d’arbitrage entrera en vigueur, a martelé le ministre Eric Hoskins.

« Je suis encouragé par ce nouveau pas et par le fait que nous ayons de bonnes équipes de négociations », a déclaré le ministre Hoskins.

« Il y a un esprit de collaboration et nous voulons tous travailler pour arriver à une entente d’ici quelques semaines », a-t-il ajouté.

Depuis près de trois ans, les médecins de la province et le gouvernement tentent d’arriver à une entente de travail. À plusieurs reprises, les deux parties se sont trouvées à quelques cheveux d’arriver à une entente, mais chaque proposition faite a été rejetée par l’un ou l’autre des parties.

En février, l’AMO et le gouvernement se sont dotés de nouvelles équipes de négociations pour relancer les discussions.

Le ministre Hoskins a assuré aux médias présents lors de son point de presse que le gouvernement ontarien était engagé à trouver une solution et qu’il était confiant d’arriver à une entente d’ici quelques semaines, voire quelques mois.

« Je crois que les Ontariens et les membres de l’AMO peuvent être satisfaits que nous ayons les bonnes personnes à la table de discussions et je crois sincèrement qu’ils travaillent pour arriver à une entente commune », a également déclaré le ministre Eric Hoskins.

Des sondages

Selon des documents obtenus par La Presse canadienne, une série de sondages a joué un rôle important pour le gouvernement de l’Ontario afin de faire pencher l’opinion publique en leur faveur depuis le début du processus de négociations avec les médecins de la province.

On rapporte qu’une dizaine de sondages ont d’ailleurs été commandés par le gouvernement de la première ministre Kathleen Wynne pour prendre le pouls de l’opinion publique afin de juger la réceptivité de certains messages lancés par l’AMO.

En point de presse, le ministre Hoskins a voulu clarifier la situation.

« Nous faisons des sondages sur une variété de sujets (…). Les Ontariens ont leurs mots à dire sur leurs priorités et comment nous les approchons » – Eric Hoskins

En Chambre, la députée du Nouveau parti démocratique de l’Ontario, France Gélinas, s’est questionnée le choix du gouvernement de dépenser des fonds publics dans les agences de sondage pour « gagner sa guerre avec les médecins ».

Une relation tendue

En décembre dernier, la province avait proposé une augmentation de 2,5 % par année du budget consacré aux médecins et l’ajout d’une somme de 185 millions de dollars en rémunération aux médecins de famille.

L’AMO avait toutefois rejeté l’offre puisque le gouvernement l’avait présenté publiquement lors d’une conférence de presse avant même que les médecins puissent se consulter pour étudier son contenu.

« Le gouvernement nous a montré qu’il est incapable d’arriver à la table de discussion et d’avoir des discussions civilisées avec un groupe », avait alors déclaré la présidente de l’époque, Dr. Virginia Walley.

Les négociations s’étaient alors enlisées forçant les deux parties à changer les équipes de négociations.

La direction de l’AMO a même été remplacée après une assemblée générale annuelle houleuse entre les membres et la direction de l’organisme qui représente les médecins de la province.