Les minorités ethnoculturelles en Ontario à la recherche d’une voix

Un atelier sur l'impact des organismes MREF et l'évaluation de leurs programmes Crédit image: UP-MREF

OTTAWA – À bout de souffle, l’Union Provinciale des Minorités Raciales Ethnoculturelles Francophones de l’Ontario (UP/MREF) veut prendre un nouveau départ. Une tentative de relance aura lieu ce samedi 7 octobre.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Pour les membres et sympathisants de l’organisme dédié aux minorités ethnoculturelles francophones en Ontario, il s’agira de sortir de la rencontre de cette fin de semaine à Ottawa avec « un plan de match ».

Rien ne va plus très bien pour l’UP/MREF depuis 2013, la faute à des problèmes financiers et des crises internes. Il n’y a même plus de comité exécutif, ni de président depuis plusieurs mois. Un manque quand on sait que les résidents d’origine burundaise, camerounaise, congolaise ou encore djiboutienne occupent la tête des pays contribuant à l’immigration francophone en Ontario.

Longtemps silencieuse sur ses problèmes, l’UP/MREF se fait limpide dans un communiqué envoyé le jeudi 5 octobre. « Il y’a une extrême urgence de réforme, car depuis 2005 lors de sa création, l’UP/MREF s’est plus démarquée par ses absences dans les dossiers stratégiques, ses crises, ses dettes, son manque de stratégie, son leadership souvent contesté. »

Jean-Marie Vianney, en charge de piloter le comité transitoire. Crédit image : Archives #ONfr

C’est Jean-Marie Vianney, leader bien connu dans la communauté franco-africaine d’Ottawa, qui a été désigné pour piloter ce comité transitoire en charge de donner une nouvelle impulsion à l’organisme.

« C’est la troisième tentative de relance que l’on fait au cours des dernières années », confie M. Vianney à #ONfr. « De cette journée de réflexion, il faudra voir ce qui a fonctionné, et ce qui a moins bien fonctionné dernièrement. »

Ottawa comme future base de l’organisme

Premier élément de la relance : la nouvelle structure qui débouchera de la réunion sera avant tout plus décentralisée que l’ancienne, dont le noyau se situait à Toronto.

Ottawa sera cette fois-ci au cœur des discussions : « On s’est dit qu’il valait mieux créer des petites équipes, d’abord dans l’Est de la province, et ensuite vers d’autres lieux comme Sudbury, Toronto et London », glisse M. Vianney. Le communiqué de l’organisme est même plus explicite : « La région de l’Est s’est toujours positionnée comme pacifique et comme offreuse de solutions et de ressources (humaines, matérielles et financières). »

Autre objectif pour l’organisme : voir sa voix compter parmi les Franco-Ontariens. « Nous voulons jouer des petits rôles comme dans un orchestre (…) Il faut bien comprendre que ce sont bien souvent les minorités ethnoculturelles qui iront à l’université de langue française, ou qui sont directement visées par la cible de 5 % d’immigration francophone en Ontario. »

Le défi des finances

L’UP/MREF, dépendante en grande partie de Patrimoine canadien, avait au plus fort de la crise contracté une dette de 120 000 $ auprès de ce ministère d’après les informations d’#ONfr. Dans un article publié en février 2016, l’organisme avait toutefois tenu à publier un démenti pour affirmer qu’il s’agissait en réalité de 45 000 $.

« Au niveau des finances, on ne veut pas dévoiler trop vite ce qui va être fait », concède M. Vianney.

Invitée à réagir sur l’annonce, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a décliné notre proposition d’entrevue, arguant n’avoir pas été « prévenue » de la tenue de la réunion de ce samedi.