Les grands anniversaires de la francophonie en 2015

Le drapeau franco-ontarien devant l'hôtel de ville de Toronto.

OTTAWA – L’année 2015 a constitué un jalon important pour plusieurs organismes oeuvrant dans la francophonie ontarienne et canadienne. L’occasion de revenir aussi sur l’anniversaire de certaines événements marquants, outre les 400 ans du passage de Samuel de Champlain.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Dix ans pour l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario

L’Assemblée de la francophone de l’Ontario (AFO) a franchi un cap au cours de l’année 2015. En fin d’année, l’organisme porte-parole des francophones en Ontario célébrait le dixième anniversaire de sa création dans sa forme actuelle. En novembre 2005, l’AFO voyait le jour après la fusion entre l’Assemblée des communautés franco-ontariennes (ACFO) et la Direction de l’Entente Canada-communauté Ontario (DECCO).

En dix ans, l’association n’a compté au total que deux présidents : Mariette Carrier-Fraser (2006-2010) dont le mandat a été marqué par une instabilité de l’appareil exécutif et quelques difficultés financières, puis Denis Vaillancourt à partir de 2010.

Pour les prochaines années, l’organisme entend viser notamment l’inclusion des francophiles et des minorités raciales.

L’Affaire Mahé, les 25 ans d’un arrêt qui a tout changé

Les batailles judiciaires pour l’éducation en langue française hors Québec ne datent pas d’hier. En 1982, avec l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés qui, dans son article 23, assure aux minorités de langue officielle le droit à l’instruction dans leur langue, plusieurs parents d’élèves franco-albertains décident d’attaquer leur gouvernement provincial pour obtenir leurs propres écoles, à la suite du refus des conseils scolaires de l’Alberta d’entendre leur requête.

Huit ans plus tard, leur combat judiciaire aboutit devant la Cour suprême du Canada qui leur donne raison. Pour la première fois, le plus haut tribunal du pays statue sur l’article 23.

Aujourd’hui, l’arrêt Mahé, du nom d’un des demandeurs, Jean-Claude Mahé, est considéré comme constitutif de la création des conseils scolaires francophones en contexte minoritaire au Canada.

Le drapeau franco-ontarien érigé depuis 40 ans

Hissé pour la première fois à Sudbury le 25 septembre 1975, le drapeau franco-ontarien a depuis fait du chemin. Principale étape : sa reconnaissance par Queen’s Park en tant que symbole de la communauté francophone, le 21 juin 2001.

Depuis, beaucoup de municipalités ont décidé d’ériger de manière permanente le drapeau vert et blanc devant leurs édifices. Un symbole bien souvent des relations cordiales entre la Ville et les francophones de l’endroit, mais aussi parfois une manière pour un élu de démontrer son attachement à la communauté franco-ontarienne.

Fait intéressant en 2015, le maire de Sault-Sainte-Marie, Christian Provenzano, a procédé pour la première fois à la levée du drapeau franco-ontarien dans sa municipalité. Un geste symbolique, mais surtout un nouveau départ dans les relations des Franco-Ontariens et de l’administration municipale, longtemps tendues.

Quarante ans de défense du français pour la FCFA

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada fêtait, en 2015, son 40e anniversaire. L’organisme porte-parole des francophones vivant en milieu minoritaire a été fondé en 1975, sous le nom de Fédération des francophones hors-Québec, avant de devenir la FCFA en 1991.

En quatre décennies, la FCFA s’est imposée comme le porte-parole des organismes francophones en milieu minoritaire auprès des décideurs publics. Composée de 21 membres, soit 12 associations francophones porte-parole provinciales et territoriales et neuf organismes nationaux représentants différents secteurs d’activités, la FCFA a connu plusieurs victoires au cours de son existence, mais doit encore rappeler, aujourd’hui, au gouvernement fédéral, l’importance du respect de la Loi sur les langues officielles. Son travail n’est pas encore fini.

Cinquante ans pour la loi fondatrice de l’Université d’Ottawa

Alors que l’Université d’Ottawa (Ud’O) peine à conserver une identité francophone, l’établissement fêtait le 50e anniversaire de sa loi fondatrice au cours de l’été. Le 1er juillet 1965, la Loi 158 votée à Queen’s Park faisait de l’Ud’O un établissement laïc subventionné par les fonds publics.

En outre, l’institution éducative alors majoritairement francophone se donnait pour mission de « favoriser le développement du bilinguisme et du biculturalisme », mais aussi de « préserver et développer la culture française en Ontario ». 50 ans après, la proportion de francophones au sein de l’établissement a dégringolé à 30%.

Deux autres institutions soufflaient aussi des bougies cette année : le collège La Cité à Ottawa (25 ans) et le collège Boréal à Sudbury (20 ans).