Les francophones retrouvent leur voix à Toronto

Le drapeau franco-ontarien devant l'hôtel de ville de Toronto.

TORONTO – Les francophones de la plus grande ville du Canada ont à nouveau une voix au sein de l’appareil municipal. Le conseil municipal de Toronto a adopté le mardi 3 novembre la liste des membres qui formeront le Comité français, lui permettant de reprendre ses activités après une longue pause forcée.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

L’ex-maire, le controversé Rob Ford, avait éliminé en 2011 le Comité pour des raisons budgétaires, faisant peu de cas de cet organe censé donner une voix dans la Ville reine à l’un des peuples fondateurs du pays. Lorsque les pouvoirs de M. Ford lui ont été retirés, en 2013, un comité francophone temporaire a été mis sur pied. Deux rencontres ont eu lieu avant le scrutin municipal d’octobre 2014, mais depuis le sort du groupe était entre les mains de l’administration municipale.

Le conseil municipal a entériné lors de la séance publique de mardi la liste des six représentants de la communauté qui siégeront au comité. Il s’agit de Lise Marie Baudry du Centre francophone de Toronto, de Diane Charperon-Lor du Club Canadien de Toronto, d’Isabelle Girard des Centres d’Accueil Héritage, de Gilles Marchidon de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) de Toronto, de Guy Mignault du Théâtre français de Toronto et de Léonie Tchatat de La Passerelle-IDE.

Le maire John Tory, a insisté sur l’importance de cet organe consultatif lors d’une récente entrevue avec #ONfr. « C’est une autre reconnaissance de l’importance de la langue française et de la population francophone de Toronto. Quand je suis arrivé comme maire, on m’a demandé si on devait le conserver. J’ai dit que c’était très important », a-t-il affirmé.

Lors de cet entretien, il a confirmé qu’il avait réfléchi à l’idée de présider le Comité français de Toronto. « J’ai offert de siéger au comité, mais ce n’était pas vraiment possible. Je suis très occupé. Norm Kelly parle français un peu comme moi et il a fait savoir qu’il souhaitait s’impliquer », a indiqué le maire.

Dernière étape

La sélection et l’approbation des représentants du Comité français constituaient la dernière étape avant que puisse se réunir l’organisation, probablement d’ici la fin de l’année. Les nominations du conseil municipal prendront officiellement effet mercredi lors de la clôture de la séance du conseil et seront en vigueur jusqu’en novembre 2018.

Gilles Marchildon, qui siégera au Comité, ne cachait pas sa joie quelques instants après la décision des élus. « Je suis très heureux de constater que c’est relancé. On attendait ce dénouement impatiemment. Ça faisait plusieurs mois que j’étais en discussion avec la ville. La route a été longue », a-t-il indiqué lors d’un entretien téléphonique.

Le nouveau comité consultatif a bien du pain sur la planche. La francophonie torontoise connait une croissance soutenue grâce à l’immigration et cela s’accompagne de nombreux défis. La communauté espère aussi la naissance de la Maison de la francophonie, un projet qui attend de voir le jour depuis une trentaine d’années.