Les francophones encouragés par le gouvernement majoritaire libéral

La présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

OTTAWA – Les neuf ans au pouvoir de Stephen Harper étaient peut-être de trop pour les francophones en milieu minoritaire. La plupart d’entre eux se sont réjouis de l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire, lundi 19 octobre.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

« C’est une bonne nouvelle », a fait valoir à #ONfr, Denis Vaillancourt, le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO). « Justin Trudeau a donné lundi soir, un message d’espoir et de rassemblement. On attend désormais du nouveau gouvernement un engagement sur la dualité linguistique. »

Autre satisfaction pour l’organisme porte-parole des francophones en Ontario : l’arrivée de nouveaux visages franco-ontariens à la Chambre des communes. Car si Royal Galipeau a été défait dans Orléans, Denis Vaillancourt cite « quatre Franco-Ontariens » présents au Parlement.

À l’inamovible Mauril Bélanger, réélu pour une huitième fois consécutive dans Ottawa-Vanier, s’ajoutent désormais les libéraux Francis Drouin (Glengarry-Prescott-Russell), Marc Serré (Nickel Belt) et Paul Lefebvre à Sudbury.

Du côté de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), la soirée électorale a également donné beaucoup de satisfaction : « Il est clair que j’ai bien dormi », affirme sans ambages le président de l’organisme, Jean Johnson. « On peut dire que M. Harper est dorénavant un chef du passé. »

Et de poursuivre : « On attend effectivement beaucoup de M. Trudeau pour dynamiser l’immigration francophone dans notre province et le respect de la Loi sur les langues officielles. »

 

Prudence de la FCFA

« Trudeaumania » ou non, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) espère en tout cas des actions du nouveau premier ministre. « On attend qu’il livre la marchandise », fait part sa présidente Sylviane Lanthier, en entrevue pour #ONfr. « Il doit lancer des signaux très clairs aux communautés francophones dès les premiers mois. »

Si la FCFA reconnaît « une tradition au Parti libéral » d’être plus impliqué dans les dossiers sur le bilinguisme, l’organisme porte-parole des francophones hors Québec espère que les bonnes intentions ne resteront pas « lettre morte ».

C’est même avec prudence que Mme Lantier observe la formation d’un gouvernement majoritaire. « Parfois, un gouvernement de ce type est moins à l’écoute. Mais on ne peut pas présumer à l’avance le style de pouvoir de M. Trudeau. »

Les dossiers sur l’immigration francophone, la bonification de la Feuille de route et l’amélioration de la Loi sur les langues officielles seront dans le viseur de la FCFA au cours de quatre prochaines années.

 

En Ontario

Mais derrière les ambitions de la FCFA, les Franco-Ontariens espèrent aussi récolter leur part de gâteau. « Nous attendons un coup de pouce du gouvernement fédéral sur beaucoup de dossiers dans la province », explique M. Vaillancourt.

Parmi les aides ciblées par le président de l’AFO : un « appui » pour le statut bilingue de la Ville d’Ottawa et le projet d’université franco-ontarienne ou encore la relance du dossier pour donner à l’Ontario un statut de membre de la province au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).