Les économies et le bilinguisme au cœur des débats de l’AFMO

Le 27e congrès de l'Associaiton française des municipalités de l'Ontario s'est déroulé à Hearst. Courtoisie AFMO

HEARST – Partager mieux les coûts entre les différentes municipalités. La formule est revenue à de nombreuses reprises lors du sommet de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO), le 21 et 22 septembre, à Hearst.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Les quelque 200 délégués municipaux réunis dans la ville du nord-ontarien veulent à long terme mieux se diviser le travail. C’est notamment le cas pour l’obtention des services bilingues. Beaucoup dénoncent le fait que le service d’urgence 911 soit quelquefois unilingue anglophone lorsqu’on décroche le téléphone.

« C’est bien souvent un fardeau au niveau de la demande d’un service d’urgence, tel le 911, pour que les gens soient servis en français », note le maire de Hearst, Roger Sigouin. « Parfois dans les municipalités, nous sommes encore servis en anglais. »

Et d’ajouter : « Le gouvernement de l’Ontario ne comprend pas toujours que certains résidents de nos communautés ne parlent pas du tout anglais. »

Les municipalités, particulièrement celles du Nord, se sont aussi penchées sur l’unilinguisme de certains agents de de la Police provinciale de l’Ontario (PPO). En entrevue pour #ONfr, le président de l’AFMO, Claude Bouffard, dit vouloir mener un « travail de sensibilisation » plus soutenu auprès de la PPO pour conserver des agents capables de converser en français.

Autre défi ressassé pendant les deux jours : le partage des coûts pour les gestions d’inventaire. « Concrètement, cela prend de l’argent et des ressources quand les municipalités doivent faire l’inventaire de tous leurs ponts, et véhicules », illustre M. Bouffard. « Ce sont encore des choses que les municipalités pourraient partager. »

Utilité

Organisme pour le moins discret, l’AFMO suscite un intérêt pour le moins mitigé chez certains maires. À commencer par l’élu de la Nation, dans l’Est ontarien, François St-Amour : « Je m’interroge si l’AFMO est vraiment bénéfique pour nous (les maires des Comtés unis de Prescott et Russell – NDLR). Ce sont des questions que nous devons aborder. »

La directrice générale, Jacqueline Noiseux, voit en l’organisme un moyen « d’échanges pour les élus », mais reconnaît que les régions de l’Ontario ont des attentes et défis bien différents, du fait de la présence très inégale des francophones.

« On sait que la problématique de l’assimilation n’est pas pareil de partout. C’est pour cela qu’on a commencé récemment des tables de concertation régionale. Le but est ensuite de pouvoir échanger les bons succès et les facteurs de développement économique. »