Le Parti PC veut publier les salaires des dirigeants d’Hydro One

Le projet de loi proposé par le député du parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Todd Smith, le jeudi 30 mars, se veut un moyen de rendre l’appareil public plus transparent. Crédit photo: Jean-François Morissette

TORONTO – Le Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (Parti PC) souhaite que le gouvernement de Kathleen Wynne soit plus transparent et propose un projet de loi privé pour s’assurer que les salaires des employés d’Hydro One retrouvent leur place sur la Sunshine List.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Depuis l’an dernier, les salaires des dirigeants d’Hydro One ne se retrouvent plus sur la liste des employés de l’État ontarien gagnant plus de 100 000 $, communément appelée la Sunshine List.

Le projet de loi proposé par le député progressiste-conservateur Todd Smith, le jeudi 30 mars, se veut un moyen de rendre l’appareil public plus transparent, assure le principal intéressé.

« Nous croyons que ces salaires doivent être rendus publics et les familles ontariennes ont le droit de savoir », a-t-il lancé.

Un peu plus tôt cette semaine, les salaires de cinq dirigeants d’Hydro One ont tout de même été rendus publics.

Il a entre autres été révélé que le salaire de Mayo Schmidt, le président et directeur général de l’organisme, avait atteint 4,5 millions de dollars avec les différents bonus octroyés, au cours de la dernière année.

En tout, les cinq dirigeants ont reçu plus de 11 millions de dollars en salaire en 2016.

Selon Todd Smith, le gouvernement Wynne est en train de créer un « club des millionnaires » au sein de la compagnie d’énergie, en permettant l’octroi de bonus.

La dernière version de la Sunshine List, qui sera publiée le vendredi 31 mars, ne devrait toutefois pas inclure les salaires des autres employés d’Hydro One, ce que dénonce Todd Smith.

Les salaires de ceux-ci ne sont d’ailleurs plus publiés sur la liste depuis la privatisation partielle de la compagnie par le gouvernement ontarien.

« Le public ontarien a le droit de savoir », a martelé Todd Smith.

« Nous voulons mettre fin aux secrets et que les salaires soient publiés sur la Sunshine List » a ajouté celui qui est critique en matière d’Énergie pour le Parti PC de l’Ontario.

Lors de la période de questions, la vice-première ministre de l’Ontario, Deb Matthews, a assuré que les salaires ne pourraient être rendus publics puisque Hydro One devrait se soumettre aux règles de la bourse et ne pouvaient plus être rendus publics sur la Sunshine List.

Deb Matthews a tout de même concédé que ces salaires étaient élevés.

Pour la chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, la privatisation d’Hydro One a mené à cette hausse « exorbitante » de salaires et elle propose un plus grand contrôle sur la compagnie pour limiter cette situation.

« C’est une insulte pour toutes les familles qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts à cause d’une facture d’électricité trop élevée », s’est-elle exclamée en Chambre.

L’an dernier, une année record

L’an dernier, 115 432 personnes se retrouvaient sur la liste annuelle, soit près de 4 000 noms de plus que l’année précédente.

Le fonctionnaire le mieux payé de la province était Tom Mitchell, ex-président d’Ontario Power Generation (OPG), qui avait touché un salaire de 1,5 million $ en 2015 avant de prendre sa retraite.

Le haut gestionnaire francophone le mieux payé est le Dr Bernard Leduc, grand patron de l’Hôpital Montfort à Ottawa, avec 435 844 $.

Le gouvernement avait justifié la hausse du nombre de personnes sur la Sunshine List en rappelant que le seuil de 100 000 $ n’avait pas changé depuis que la Loi sur la divulgation des traitements dans le secteur public était entrée en vigueur en 1996, et il n’avait pas été rajusté afin de tenir compte de l’inflation.

Un peu plus tôt cette semaine en conférence de presse, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a indiqué ne pas avoir l’intention d’ajuster la Sunshine List au niveau de l’inflation.