Le legs de David C. Onley à l’Ontario

David C. Onley a fait de l’accessibilité le leitmotiv de son septennat dans son rôle de représentant vice-royal de la province.

 

TORONTO – « Je me sens comme dans un avion-cargo que nous chargeons depuis sept ans. Nous venons de mettre les moteurs en marche et nous sommes propulsés sur le tarmac. Et ça ne prendra que quelques instants avant que nous accélérions à pleine vitesse ».

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org @fpdufault

Cette réflexion, c’est celle de David C. Onley.

L’ancien journaliste a complété un mandat de sept ans à titre de lieutenant-gouverneur de l’Ontario, le mardi 23 septembre.

Ayant lui-même perdu l’usage partiel de ses jambes après avoir souffert de poliomyélite à un très jeune âge, M. Onley a fait de l’accessibilité le leitmotiv de son septennat dans son rôle de représentant vice-royal de la province.

« Je crois que j’ai contribué à faire évoluer le dialogue (sur l’accessibilité) par rapport à ce qu’il était, il y a sept ans », a déclaré M. Onley à la presse, peu avant de quitter Queen’s Park, le 22 septembre.

Un plaidoyer national

Le premier lieutenant-gouverneur de l’Ontario vivant avec un handicap physique dit avoir profité de sa tribune pour faire sauter des barrières qui empêchent des milliers de ses compatriotes de se trouver un bon emploi, voire un logement.

« Maintenant, nous voyons les gens qui vivent avec un handicap, quel qu’il soit, comme des gens qui valent la peine d’être embauchés. Je crois fermement qu’il faille mettre fin à la crise du chômage chez les gens qui vivent avec un handicap pour que notre économie atteigne son plein potentiel », a souligné M. Onley.

Le 28e lieutenant-gouverneur de l’Ontario a aussi plaidé sa cause à l’échelon fédéral, notamment auprès de Jim Flaherty, dont l’un des fils souffre aussi d’un handicap physique.

Ses « nombreuses conversations » avec l’ex-ministre des Finances, récemment décédé, ont débouché sur une étude sur l’accessibilité sur le marché du travail qui, selon M. Onley, a « vraiment commencé à faire bouger les choses à l’échelle nationale ».

« Il y a sept ans, le gouvernement et l’entreprise privée ne parlaient pas spécifiquement des moyens pour améliorer leur marge de profits et leur productivité par l’embauche de gens vivant avec un handicap. Ce n’était pas du tout sur le radar. C’était à peine un concept intellectuel. C’était à l’étude, sans plus », a rappelé M. Onley. « Maintenant, les études sont complétées. Et les bons coups se multiplient ».

Développement des communautés autochtones

M. Onley est né à Midland et a grandi à Toronto. Après des études en science politique, il fait carrière à la radio, puis à la télévision dans la Ville-Reine avant de devenir, en 2007, le représentant de la couronne britannique à Queen’s Park.

Son épouse, Ruth Ann, s’est quant à elle investie dans le développement des communautés autochtones du Nord ontarien. Cet engagement a culminé, quelques semaines avant la fin du mandat de M. Onley, par une visite de la comtesse Sophie de Wessex – épouse du prince Édouard d’Angleterre – et de la première ministre Kathleen Wynne dans la communauté de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, à plus de 1000 kilomètres au nord de Thunder Bay.

Le couple Onley a trois fils, tous d’âge adulte.

Avec un mandat de sept ans derrière lui, M. Onley est le troisième lieutenant-gouverneur ayant exercé ses fonctions le plus longtemps depuis la Confédération.

L’ancien journaliste, âgé de 64 ans, a aussi été le premier représentant vice-royal à se servir des médias sociaux pour dialoguer avec les Ontariens, et ce, autant en anglais qu’en français. Un flambeau qu’a repris sa successeure, Elizabeth Dowdeswell, dès le jour de son assermentation, le 23 septembre.

De retour à la vie civile, M. Onley a comme projets d’enseigner et de rédiger un livre sur son mandat de lieutenant-gouverneur. Il promet aussi de parrainer, sous peu, de « nouvelles initiatives » pour promouvoir de l’accessibilité.