Le député Jack MacLaren dans l’embarras

Le député progressiste-conservateur Jack MacLaren. YouTube

TORONTO – Le député progressiste-conservateur Jack MacLaren s’est fait retirer la responsabilité des dossiers de sa région de l’Est ontarien au sein du caucus de son parti après s’être retrouvé au centre d’une controverse pour la deuxième fois en autant de semaines, mercredi 13 avril.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

M. MacLaren s’est retrouvé dans l’embarras lorsque le quotidien Ottawa Citizen a révélé que des témoignages d’appréciation sur son site Internet étaient accompagnés de faux noms et de fausses photos.

L’élu de l’Est ontarien a d’abord voulu calmer le jeu en affirmant dans une déclaration écrite aux médias qu’il s’agissait de « mesures (…) pour protéger la vie privée des gens qui donnent une rétroaction positive à (son) bureau ». Il a ensuite mis hors ligne son site www.jackmaclarenmpp.com.

Visiblement mal à l’aise, le chef progressiste-conservateur Patrick Brown a dit vouloir « colliger toute l’information » sur la bourde de son député avant d’aller plus loin. « C’est une affaire de discipline interne dans le parti », a-t-il déclaré après la période de questions à Queen’s Park, le 13 avril.

Le chef du Parti PC a plus tard retiré à l’élu de Carleton–Mississippi-Mills la responsabilité des dossiers de l’Est ontarien au sein de son caucus pour la confier à Jim McDonell, de la région de Cornwall.

La presse parlementaire a attendu M. MacLaren pendant une heure à la porte de la Législature après la période de questions. Si bien que la députée libérale Soo Wong, amusée par la chose, s’est mise à distribuer des boissons gazeuses et des friandises aux journalistes qui faisaient le pied de grue.

« Je m’excuse », a laissé tomber M. MacLaren lorsqu’il est finalement sorti de l’antichambre. Il s’est ensuite dirigé en silence vers son bureau situé deux étages plus haut dans l’édifice législatif, poursuivi dans les escaliers par un groupe de journalistes.

Autres controverses

Ce n’est pas la première fois que l’élu de l’ouest rural d’Ottawa se retrouve sur la sellette dernièrement.

Pas plus tard que la semaine dernière, Jack MacLaren a dû présenter des excuses à son homologue fédérale, la libérale Karen McCrimmon, après lui avoir adressé une « blague » jugée sexiste lors d’une soirée de reconnaissance à laquelle les deux politiciens ont participé dans leur circonscription.

Le député de l’aile droite du Parti PC s’est aussi retrouvé sous la lorgnette des médias, début mars, après avoir démarché auprès de candidats potentiels dans le but de déloger sa collègue et voisine de comté Lisa MacLeod, qu’il jugerait trop centriste, comme il l’a fait en 2011 avec l’ancien député de sa propre circonscription, Norm Sterling.

Avant de se lancer en politique, Jack MacLaren a été le président de l’Ontario Landowners Association, un regroupement d’agriculteurs libertariens.

Pour la chef néo-démocrate Andrea Horwath, l’affaire MacLaren n’est rien d’autre qu’une distraction le jour-même où le budget de la province a passé le cap de la troisième et dernière lecture dans la Législature. « Nous devons nous concentrer sur les enjeux qui touchent la majorité des Ontariens », a-t-elle insisté.