Le commissaire aux langues officielles enquêtera sur l’entente Netflix

La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly. Crédit photo: Benjamin Vachet

OTTAWA – Le Commissariat aux langues officielles (CLO) du Canada mènera une enquête pour déterminer si le gouvernement du Canada a respecté ses obligations linguistiques en signant son entente avec Netflix.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Les ennuis de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, sur l’entente décriée avec Netflix ne sont peut-être pas terminés. Selon ce qu’a appris #ONfr, le commissariat aux langues officielles du Canada a reçu deux plaintes et a décidé de mener une enquête sur ce dossier.

Les plaignants estiment que le gouvernement fédéral a négligé de prendre des mesures positives pour promouvoir le français en signant une entente qui ne comprend aucune obligation linguistique pour Netflix.

La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, avait présenté cette entente avec le géant américain au moment du dévoilement de la nouvelle politique culturelle du gouvernement fédéral, fin septembre.

Une entente encore floue

Bien que tous les détails ne soient pas encore connus, l’entente prévoit, selon la ministre, un investissement dans des productions originales canadiennes de 500 millions $ sur les cinq prochaines années et une enveloppe additionnelle de 25 millions $ pour la mise en place d’une stratégie « de développement du marché pour le contenu et la production francophones, y compris dans les communautés francophones minoritaires ».

Mais de ces 500 millions $, aucune obligation n’a été imposée à Netflix d’investir dans du contenu francophone, au Québec ou dans les communautés francophones de l’extérieur de la Belle province.

Selon les plaignants, le ministère du Patrimoine canadien aurait dû obtenir des garanties et un pourcentage quant à la part des 500 millions $ qui sera allouée au contenu francophone.

Selon les informations de #ONfr, le double discours de la ministre Joly concernant l’enveloppe de 25 millions $ pour une stratégie de développement du marché pour le contenu et la production francophones, dont il est difficile de savoir si elle concernera aussi les francophones de l’extérieur du Québec, a pesé dans leur motivation de déposer une plainte.