« La capitale du Canada doit affirmer le bilinguisme »

Michaëlle Jean et Louise Mushikiwabo Crédit image: photomontage #ONfr

GATINEAU – Invitée de l’Assemblée générale de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) samedi 6 juin, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a mesuré sa popularité toujours intacte.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

L’ancienne gouverneure générale du Canada n’a également pas manqué d’affirmer son intérêt pour la désignation bilingue de la Ville d’Ottawa, en réponse à une question d’#ONfr.

« À titre de Franco-Ontarienne d’adoption, j’ai toujours été d’avis que la capitale doit être un lieu de rayonnement et d’affirmation du bilinguisme au Canada. Donc j’ai toujours soutenu cette idée et ces revendications, non seulement des Franco-Ontariens, mais de l’ensemble des Francophones au Canada. »

Et de poursuivre : « Dans l’administration, cela se fait (le bilinguisme), donc je comprends cette revendication. Je vous le dis sincèrement, j’espère que la réflexion à cet égard avance. »

Le débat sur la possibilité de rendre Ottawa officiellement bilingue s’est intensifié depuis plusieurs mois, notamment après les États généraux de la francophonie d’Ottawa tenus à l’automne 2012.

 

L’Ontario et l’OIF

Lancée par #ONfr sur le possible statut de l’Ontario comme membre de l’OIF, Mme Jean n’a pas manqué de réagir : « Je sais que la question sera abordée avec moi et j’ai très hâte d’engager la discussion. Les Franco-Ontariens sont la deuxième population francophone après le Québec au Canada. On parle d’une population dynamique avec des institutions très solides. »

Le Canada possède ce statut de membre en tant que pays. C’est aussi le cas du Québec et du Nouveau-Brunswick à titre de provinces. L’AFO a appuyé plusieurs demandes au gouvernement fédéral dans le passé pour obtenir ce statut.

Ce dernier reste malgré tout symbolique pour une province, le Canada, en tant que pays membre, permettant déjà à l’Ontario et aux autres provinces de bénéficier des programmes d’échanges. Il n’est pas sans rappeler que la démarche nécessite une subvention proportionnelle au PIB du pays ou de la province.

 

Immigration

Interrogée par #ONfr sur l’immigration hors Québec, Mme Jean a tenu a clarifier cette définition : « On parle beaucoup de francophonie hors Québec, mais il y a une francophonie à part entière, et nous devons nommer les communautés comme les Franco-Ontariens ou les Franco-Yukonnais. Ça leur tient à cœur. »

Sans pointer du doigt le gouvernement fédéral ou la FCFA sur la cible manquée de 4,4% d’immigrants francophones en zone minoritaire, la secrétaire générale cite l’exemple encourageant selon elle du Nouveau-Brunswick.

« Ce qui a été très important par exemple lors de ma discussion avec le premier ministre de la province,  Brian Gallant, c’est que le Nouveau-Brunswick veut accueillir des immigrants francophones. Je vois trop souvent l’Europe face aux drames des migrants, et parfois hésitante à ouvrir ses portes, donc j’accueille cette déclaration de M. Gallant comme une ouverture. »