La campagne fédérale est commencée

Le parlement fédéral à Ottawa.

OTTAWA – La stabilité économique ou des aventures coûteuses. C’est le choix qu’a donné aux électeurs le premier ministre Stephen Harper à l’aube de l’une des plus longues campagnes électorales de l’histoire du Canada, le dimanche 2 août.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Les électeurs d’un océan à l’autre seront appelés aux urnes le lundi 19 octobre, après un marathon électoral de 77 jours. Ils décideront alors s’ils confient un quatrième mandat consécutif aux conservateurs, s’ils optent pour la première fois pour un gouvernement néo-démocrate ou s’ils remettent de l’avant les libéraux.

« Ces élections vont déterminer qui va protéger notre économie », a déclaré M. Harper peu après s’être rendu à Rideau Hall pour obtenir la dissolution du parlement, le 2 août.

Après neuf ans au pouvoir, les conservateurs à Ottawa disent qu’ils ont toujours la main pour bien gérer le pays. Ils mettent en garde les électeurs contre les promesses coûteuses de leurs adversaires alors que l’économie mondiale demeure fragile.

« Le Canada est dans une bien meilleure posture économique que ses concurrents du G7. Mais nous ne sommes pas en mesure de prendre des risques », a raconté à #ONfr le conservateur Royal Galipeau, qui brigue un quatrième mandat dans la circonscription d’Orléans, dans l’est d’Ottawa. « Le choix est évident entre gestion qui a fait ses preuves et les aventures que nous proposent les partis d’opposition. »

 

« Encadrer » et « officialiser »

M. Galipeau a précisé que le déclenchement hâtif des élections n’avait que pour but d’« encadrer » et d’« officialiser » une campagne qui était déjà bien entamée depuis quelques semaines, et non de profiter d’une cagnotte mieux garnie que celle des autres partis.

On s’attendait, en effet, à ce que M. Harper lance les hostilités après la fête du Travail, voire à la mi-septembre.

À son tour, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a invité les électeurs, en particulier ceux de la classe moyenne, à voter pour un changement de garde à Ottawa. Les politiques économiques et sociales des conservateurs sont un échec, à ses yeux. « Les familles de la classe moyenne travaillent de plus en plus fort, mais leur situation ne s’améliore pas », a-t-il dénoncé.

Le chef libéral Justin Trudeau a pour sa part accusé les conservateurs d’avoir trop favorisé les plus riches au détriment de la classe moyenne. Il s’est aussi attaqué au programme néo-démocrate, le qualifiant de « mirage ».

La chef du Parti vert, Elizabeth May, qui tente une percée nationale après avoir fait élire deux députés depuis 2011, a quant à elle promis « des emplois à long terme et durables, un système de santé publique constant et accru, de la vraie sécurité ainsi qu’un leadership global en ce qui concerne la crise climatique ».

 

Gaspillage?

Toujours à couteaux tirés avec Ottawa, la première ministre ontarienne Kathleen Wynne a fustigé le gouvernement conservateur sortant pour avoir déclenché la plus longue campagne électorale depuis 1872. « C’est inhabituel, pas nécessaire et un gaspillage de l’argent des contribuables », a-t-elle écrit sur Twitter.

« Elle a son boulot à faire. Elle devrait s’en occuper », a répliqué Royal Galipeau à la chef libérale à Queen’s Park.

Pour sa part, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada demande au prochain gouvernement d’assurer à la minorité linguistique « une part équitable de l’immigration annuelle au pays » et qu’il « s’engage à ne jamais plus tolérer rien de moins que l’excellence en matière de respect de la Loi sur les langues officielles ».