Julie Payette prochaine gouverneure générale

Le premier ministre, Justin Trudeau, et l'ancienne astronaute, Julie Payette, nommée 29e gouverneure générale du Canada. Crédit image: Benjamin Vachet

OTTAWA –Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé, ce jeudi 13 juillet, la nomination de l’ancienne astronaute, Julie Payette, à titre de 29e gouverneure générale du Canada.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

La Québécoise Julie Payette, 53 ans, succédera à l’ancien recteur et vice-chancelier de l’Université de Waterloo, en Ontario, David Johnston nommé gouverneur général par Stephen Harper en 2010. Le mandat de l’ancien coprésident du Comité du Non au référendum québécois de 1995 doit s’achever en septembre.

En choisissant Mme Payette, M. Trudeau n’a pas satisfait les demandes de plusieurs personnes, dont des députés libéraux, de nommer un Autochtone pour représenter la reine Elizabeth II au Canada. Il a toutefois respecté la tradition d’alternance entre un anglophone et un francophone, en vigueur depuis le milieu du 20e siècle.

« C’est le début d’une grande aventure! Je suis heureuse d’avoir l’opportunité de servir mon pays pour la seconde fois. Après l’avoir fait comme astronaute, je vais désormais le faire sur terre », a souri Mme Payette, qui a demandé un peu de patience à son égard avant de parler de ses priorités, le temps pour elle de mieux connaître ses nouvelles fonctions qui débuteront cet automne.

Le premier ministre a insisté sur un choix qui était avant tout celui « d’une personne extraordinaire » avant toute autre considération.

Mme Payette a reçu les félicitations du Parti conservateur du Canada (PCC).

« À titre de scientifique, d’ancienne astronaute principale pour l’Agence spatiale canadienne et de défenseure de premier plan de l’ingéniosité canadienne dans le monde entier, Mme Payette est bien placée pour jouer un rôle de leadership comme prochaine gouverneure générale du Canada. Mme Payette aura la pleine confiance de notre caucus conservateur », a réagi le chef du PCC, Andrew Scheer, par voie de communiqué.

La nouvelle de sa nomination, ébruitée la veille de l’annonce par plusieurs médias, a entraîné une vague de réactions sur les médias sociaux, démontrant une certaine unanimité autour du choix de Mme Payette, bien que certains remettent en cause la pertinence du poste de gouverneur général.

La FCFA enthousiaste

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada s’est montrée enthousiaste quant à cette nomination.

« Mme Payette est une personne charmante, intelligente et articulée, reconnue dans son domaine scientifique… C’est une très belle nomination! Et même si le poste est retreint dans ses actions, je suis très intéressé de voir ce qu’elle va vouloir y apporter. Je pense qu’elle a, par sa carrière, un message très intéressant à délivrer aux jeunes canadiens, pour leur rappeler l’importance de ne jamais se faire imposer ses limites et de les dépasser, comme elle l’a fait elle-même », commente le président, Jean Johnson.

S’il indique qu’il aurait apprécié la nomination d’un francophone de l’extérieur du Québec, comme l’acadien Roméo LeBlanc de 1995 à 1999, il ne s’en formalise pas davantage.

« C’est sûr qu’on veut profiter de chaque occasion pour faire parler de nous sur la scène nationale, mais il n’y a rien à redire sur cette nomination. Nous allons simplement vouloir rencontrer Mme Payette pour lui donner notre perspective. »

L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) a également salué la désignation de Mme Payette.

« L’AFFC se réjouit (…) que le Canada, par la nomination d’une femme, se soucie d’une représentation plus équitable des sexes et d’offrir des exemples de leadership féminin pour les générations futures par l’intégration de femmes dans les postes à responsabilités plus élevées », souligne l’organisme, qui rappelle que Mme Payette sera la quatrième femme à occuper cette fonction.

Une riche carrière

Ingénieure de formation, Mme Payette a été sélectionnée par l’Agence spatiale canadienne (ASC) parmi 5330 candidats, en juin 1992, pour faire partie du groupe de quatre nouveaux astronautes canadiens.

L’ancienne astronaute, Julie Payette. Crédit image : Agence spatiale canadienne

Elle a occupé le poste d’astronaute en chef de l’ASC de 2000 à 2007 et a été la première Canadienne à visiter la Station spatiale internationale, lors de sa mission dans l’espace en 1999. Elle compte deux missions à son actif et plus 611 heures de vol dans l’espace.

En juillet 2013, elle avait pris sa retraite de l’ASC pour devenir directrice du Centre des sciences de Montréal, ainsi que vice-présidente de la Société immobilière du Canada.

Admise au Temple de la Renommée de l’Aviation canadienne en 2010, elle a également été faite officier de l’Ordre du Canada, la même année. En 2015, elle a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II.