Inquiétude pour le Centre culturel Frontenac à Kingston

KINGSTON – Le ciel se couvre pour le Centre culturel Frontenac (CCF) à Kingston. L’organisme pourrait devoir quitter le bâtiment dont il est copropriétaire, faute de revenus suffisants.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

La raison? L’intention du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) de reconstruire l’École secondaire catholique Marie-Rivier de Kingston sur un autre site. Or, l’établissement scolaire partage lui-même la gestion de l’édifice avec le CCF.

En juin 2015, le CECCE a même déposé un plan d’action auprès du ministère de l’Éducation de l’Ontario. Toujours en attente de validation, celui-ci comprend bel et bien la vente du terrain et la reconstruction de l’école.

Détenteur de 18% des parts du bâtiment, contre 82% pour le CECCE, l’organisme culturel n’aurait donc dans ce cas plus les reins assez solides pour assurer seul la direction de la bâtisse située au 711, avenue Dalton à Kingston. Et serait donc contraint de relocaliser ses locaux.

« Nous n’avons pas assez d’argent pour être le seul propriétaire », explique à #ONfr, la directrice du CCF, Anne Gutknecht.

Plus inquiétant encore, un départ du CECCE signifierait la fin du Théâtre l’Octave, géré par le CCF, et situé lui-même dans le bâtiment. « Le CCF est l’un des deux seuls centres culturels franco-ontariens à posséder sa propre salle de spectacle avec le Conseil des Arts de Hearst. »

D’une capacité de 250 places, le Théâtre l’Octave est d’ailleurs actif depuis 1995, date à laquelle le CCF avait pris possession des lieux. Outre Kingston, il attirerait également les amateurs de culture depuis Brockville et Trenton.

Comité bénévole

Devant l’urgence, l’organisme a même tenu une assemblée générale spéciale au début du mois. Solution préconisée à l’issue de la rencontre : le recrutement d’experts destinés à former un « comité bénévole » avant le 31 janvier sensé offrir des pistes pour éviter l’éventuelle relocalisation.

« On a besoin d’experts pour comprendre mieux le dossier. Nous sommes encore à l’étape de la prévention », assure Mme Gutknecht. « On a besoin d’en savoir plus pour avoir toutes les armes de notre côté. »

Solution idéale pour le CCF : des « rénovations » effectuées pour l’école Marie-Rivier, n’entrainement pas un déménagement. Si celui-ci devient inéluctable, que la survie du Théâtre l’Octave soit au moins assurée.

Interrogé par #ONfr, le CECCE n’a pas souhaité s’exprimer plus en détails sur le sujet, précisant n’être « pas impliqué dans la survie du Centre culturel Frontenac ».

À noter que l’ACFO Mille-Îles (ACFOMI), représentant les plus de 4000 francophones de Kingston, n’a pas retourné nos demandes d’entrevue.