Garderies scolaires : une menace de facture plus élevée pour les francophones

Les coûts pourraient augmenter de 350 $ par année à Toronto. Pixabay

TORONTO – Bien des parents de Toronto pourraient trouver la facture de services de garde plus salée dans les prochaines semaines, alors que la Ville Reine menace de couper une subvention octroyée au milieu scolaire.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE 
jmorissette@tfo.org@JFMorissette72

Dans une lettre adressée au conseiller municipal de Toronto et président du comité budgétaire, Gary Crawford, le président du Conseil Viamonde, Jean-François L’Heureux, craint les impacts de cette perte. En entrevue à #ONfr, il déplore cet abandon annoncé, en indiquant que les garderies en milieu francophone en sortiront grandes perdantes.


« Ce qui est malheureux dans tout ça, c’est que ce sont des partenaires qui sont surtout en contexte minoritaire et offraient des services de garderie avant et après l’école en français. Il est très important que les enfants puissent évoluer le plus longtemps possible en français. » – Jean-François L’Heureux 


Sans vouloir s’avancer sur la viabilité de certaines garderies qui offrent des services en français, il note que puisque ce sont bien souvent des organismes sans but lucratif qui gèrent le service, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses.

En tout, la subvention, autant du côté anglophone que francophone, est évaluée à 4,1 millions de dollars. Advenant sa disparition, M. L’Heureux indique que les coûts pourraient augmenter de 350 $ par année.

« Si l’on n’a pas cette subvention-là de la part de la Ville de Toronto, même si l’on ne veut pas, on devra refiler la facture aux garderies qui sont dans nos écoles à Toronto et automatiquement, j’ai l’impression que les garderies vont faire de même aux parents », s’exclame-t-il.

Le président L’Heureux a tenu à tirer la sonnette d’alarme en compagnie des dirigeants du Toronto District School Board (TDSB), du Toronto Catholic District School Board et du Conseil scolaire de district catholique du Centre-Sud (CSDCCS). Selon les intervenants, il est impératif que la Ville de Toronto ne s’engage pas dans cette avenue.

« Nous croyons fermement que ces coupures auront un impact direct pour les familles et se traduiront par des coûts supplémentaires pour les parents », martèle-t-on à maintes reprises.

M. L’Heureux et les autres dirigeants soulignent que le financement de la Ville Reine est même crucial puisque les frais de garderie à Toronto sont parmi les plus élevés en Ontario.

« Ce n’est pas une bonne nouvelle. On comprend qu’il y a des défis au niveau des finances, mais couper cette subvention va avoir un impact sur les familles et déjà que les garderies sont excessivement chères… », ajoute-t-il.

La balle lancée à Queen’s Park

Bien que la mesure n’ait pas encore été approuvée par le conseil municipal, certains signes annoncent déjà la mort de cette subvention.

Dans une déclaration écrite transmise à #ONfr par le bureau du maire de Toronto, John Tory, on lance la balle du côté du gouvernement provincial.

« Le maire [Tory] croit que la province devrait financer entièrement le coût d’occupation de l’espace d’apprentissage et de garde des jeunes enfants dans nos écoles. Cette prise en charge par le gouvernement provincial réduirait de façon équitable et substantielle la pression sur les garderies dans les écoles de Toronto, pression qui est transmise aux parents de tous les quartiers et de tous les revenus », a expliqué une conseillère en communication pour le bureau du maire Tory.

On rappelle néanmoins qu’en 2017, la Ville Reine a annoncé le financement de 300 nouvelles en garderie.

Le conseil municipal de Toronto doit débattre de son budget les 15 et 16 février prochains.