Foire d’empoigne entre Wynne et Hudak sur le sort de la fonction publique

La chef libérale Kathleen Wynne n'a pas livré la marchandise, selon Serge Miville. Archives #ONfr

TORONTO – Les chefs des deux principaux partis politiques de l’Ontario se sont livrés à une véritable foire d’empoigne sur le sort de la fonction publique, à dix jours des élections provinciales du 12 juin.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

La chef libérale Kathleen Wynne s’est engagée à protéger les services publics. « Vous êtes des bâtisseurs », a-t-elle lancé à un groupe d’ambulanciers, d’éducateurs, de pompiers, de travailleurs de la santé et d’autres travailleurs de première ligne lors d’un point de presse à Toronto, le lundi 2 juin.

Mme Wynne a accusé son rival progressiste-conservateur Tim Hudak de vouloir couper de manière « irresponsable » dans la fonction publique. Il est impossible, à son avis, que des compressions de l’ordre de 100 000 emplois n’affectent pas des services de première ligne, comme des services d’urgence et de santé.

« Le 12 juin (…) est une occasion pour nous de redonner quelque chose en reconnaissance de tout ce que font quotidiennement pour nous ces travailleurs de première ligne, et de faire comprendre à Tim Hudak que ces services comptent pour nous », a déclaré Mme Wynne.

Le « Taj Mahal » de la bureaucratie

Le chef progressiste-conservateur Tim Hudak a réitéré, à son tour, sa promesse d’alléger la fonction publique de l’Ontario de 8%, soit 100 000 postes sur quatre ans. Il a dit viser spécifiquement les gestionnaires intermédiaires qui, selon lui, « siphonnent le système ».

« Nous vivrions mieux sans tout ce gaspillage », a déclaré M. Hudak lors d’un point de presse à Toronto, le 2 juin. « En éliminant le gaspillage, nous pourrions réinvestir dans les services de première ligne. Nous pourrions faire croître notre économie. Nous pourrions créer des emplois ».

Perché sur le toit d’un édifice en construction, le chef progressiste-conservateur Tim Hudak a pris pour cible l’immeuble gouvernemental situé juste à côté, rue Jarvis, au centre-ville de Toronto. « C’est le Taj Mahal de la bureaucratie libérale » a-t-il pourfendu, le 2 juin.  (Photo: François Pierre Dufault)
Perché sur le toit d’un édifice en construction, le chef progressiste-conservateur Tim Hudak a pris pour cible l’immeuble gouvernemental situé juste à côté, rue Jarvis, au centre-ville de Toronto. « C’est le Taj Mahal de la bureaucratie libérale » a-t-il pourfendu, le 2 juin.
(Photo : François Pierre Dufault)

Perché sur le toit d’un édifice en construction, M. Hudak a pris pour cible l’immeuble gouvernemental situé juste à côté, rue Jarvis, au centre-ville de la métropole.

« C’est le Taj Mahal de la bureaucratie libérale » a pourfendu M. Hudak. « (Les libéraux) ont dépensé 100 millions $ pour rénover (cet édifice) afin d’en faire un palais de luxe pour des bureaucrates qui ne prodiguent aucun service de première ligne. Quel incroyable gaspillage ».

Les rénovations au 222, rue Jarvis symbolisent bien le penchant du clan Wynne pour la paperasse au détriment des services de première ligne, de l’avis de M. Hudak. Tout comme le projet d’acquisition à gros prix d’un édifice du complexe des sciences MaRS, a-t-il relancé. « Nous aurions pu bâtir quatre stations de métro à Toronto, ou un nouvel hôpital avec cet argent », s’est-il indigné.

Rappelons que les libéraux projettent d’acheter, au coût de 317 millions $, un immeuble du complexe des sciences MaRS, à Toronto, afin d’y installer des bureaux gouvernementaux. La province serait aussi tenue de payer 106 millions $ pour réaménager certains locaux dans l’édifice, et d’absorber un déficit d’exploitation de près de 46 millions $ sur quatre ans.