Fermeture des bureaux de ServiceOntario : la polémique enfle

Un bureau de ServiceOntario. Archives ONFR+

TORONTO – La fin des activités annoncée de neuf bureaux de ServiceOntario à travers la province continue de provoquer des remous.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le ministre des Services gouvernementaux, David Orazietti, affirme que son ministère a bien consulté les clients et le personnel dans les communautés touchées et qu’il a basé sa décision de fermer des bureaux de ServiceOntario sur des facteurs comme la rentabilité des bureaux et « la capacité au sein de la région environnante d’absorber la charge redirigée ».

« Après une analyse minutieuse, la décision a été prise de fermer neuf bureaux de ServiceOntario sur 280, y compris des bureaux d’enregistrement immobilier qui sont situés à même des bureaux de ServiceOntario, dans certaines collectivités au cours de la prochaine année. Alors que nous allons de l’avant, le service aux ​clients​ est et continuera d’être notre priorité absolue », a déclaré M. Orazietti dans un échange de courriels avec #ONfr.

L’élu de Sault-Sainte-Marie précise qu’une quarantaine de services gouvernementaux sont maintenant offerts sur Internet.

Le 4 mai, la province a annoncé que les bureaux de ServiceOntario à Minden, Guelph, Mississauga, Milton, Terrace Bay, Embrun, Morrisburg, Blind River et Kemptville fermeront leurs portes en février 2017, ou plus tôt.

« Les Ontariens s’adressent aux bureaux de ServiceOntario pour obtenir des certificats de naissance, permis de conduire, cartes de santé, et d’autres documents gouvernementaux dont ils ont besoin », a fustigé Warren « Smokey » Thomas, le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO). « Ils ne devraient pas être privés des services essentiels à cause de l’endroit où ils habitent. »

Incompréhension à Embrun

Si l’incompréhension règne dans la plupart de villes concernées, ce sentiment est encore plus grand du côté de la municipalité de Russell, dans l’Est ontarien, un secteur très marqué par le fait francophone.

« Cette décision nous a surpris, parce que notre bureau de ServiceOntario est vraiment achalandé », a confié à #ONfr la conseillère municipale de Russell, Amanda Simard. « Lors de la réunion du conseil municipal, lundi 16 mai, nous avons discuté des différentes options. Nous souhaitons dans un premier temps mettre la pression sur le gouvernement. Si cela ne fonctionne pas, nous étudions la possibilité de le privatiser, c’est une idée. »

La fin du bureau de ServiceOntario de la municipalité de Russell, situé à Embrun, est prévu le 25 novembre prochain. Les clients potentiels seraient alors redirigés vers Ottawa, Winchester ou encore Casselman. « Cela représente de longs déplacements », poursuit Mme Simard.

D’après la conseillère, la fermeture du bureau de Russell provoquerait un achalandage important pour la municipalité de Casselman. D’autant que l’actuel bureau à Embrun compterait sept employés, contre seulement un pour la municipalité voisine.

Joint par #ONfr, le maire de Casselman, Conrad Lamadeleine, reconnait que la fermeture du bureau pourrait avoir « un impact » sur sa ville. Le conseil du village devrait débattre en priorité de cet enjeu lors de sa prochaine rencontre.