Encore du travail pour contrer la violence envers les femmes autochtones

Plus de 200 communautés autochtones reçoivent des soutiens et services par l'entremise du Programme pour le bien-être des familles.

TORONTO – Un an après le dépôt de sa stratégie pour lutter contre la violence envers les femmes autochtones, le gouvernement de Kathleen Wynne assure que l’initiative progresse, bien que beaucoup de travail reste à faire.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, David Zimmer, l’a concédé d’emblée, le mercredi 1er mars : malgré les progrès accomplis depuis un an, le problème n’a été qu’en partie effleuré.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire, nous avons en quelque sorte seulement effleuré le problème en le reconnaissant », a-t-il expliqué.

« Des programmes ont été lancés, des investissements ont été faits, les gens dans les communautés ont accès à des programmes qui peuvent aider leur bien-être et tout cela a été possible grâce à de la collaboration », a ajouté le ministre Zimmer.

Indira Naidoo-Harris, ministre de la Condition féminine, s’est dite troublée puisque les femmes autochtones de l’Ontario sont trois fois plus susceptibles d’être victimes de violence que les autres femmes. Depuis un an, la ministre Naidoo-Harris a rappelé que son gouvernement a lancé le programme des agents de liaison pour la lutte contre la traite des personnes autochtones. Récemment, le gouvernement ontarien a déposé un projet de loi ouvrant la porte, pour les victimes, aux poursuites contre les trafiquants.

« Nous travaillons très fort pour mettre fin au cycle de la violence », a assuré Mme Naidoo-Harris.Michael Coteau, ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse, assure que son ministère travaille également pour faire de la prévention dans les communautés autochtones. Il assure que les programmes élaborés par son ministère sont respectueux de la culture autochtone.

Le fédéral attendu

Sylvia Maracle, directrice générale de l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres, dit que malgré la tâche monumentale qu’il reste à accomplir, c’est le moment de regarder ce qui a été accompli.

« Il y a absolument d’autres choses qui peuvent être faites, mais la guérison prend du temps et (…) nous commençons à voir des changements substantiels dans les communautés », a-t-elle expliqué.

Selon Mme Maracle, d’autres initiatives peuvent être faites pour réduire la violence systémique envers les femmes autochtones. Elle a invité le gouvernement fédéral à faire sa part.

« Franchement, j’ai des attentes envers le gouvernement fédéral parce que nous entendons beaucoup de paroles, mais nous n’avons pas vu beaucoup de ressources sur le terrain. » – Sylvia Maracle

Mme Maracle a rappelé qu’il est difficile de gérer autant de projets dans plus de 200 communautés, tout en soulignant avoir des attentes pour le futur. Le cinquième sommet national des femmes autochtones aura lieu à Toronto du 6 au 8 mars 2017.

Quelques avancées

  • Plus de 200 communautés autochtones reçoivent des soutiens et services par l’entremise du Programme pour le bien-être des familles.
  • L’initiative Kizhaay Anishinaabe Niin (Je suis un homme gentil) atteint désormais 26 collectivités de la province, au lieu de cinq auparavant.
  • Un projet de loi sur la prévention de la traite des personnes a été présenté qui permettrait de demander des ordonnances de non-communication pour se protéger des trafiquants et, pour les survivants, d’obtenir des dédommagements.