Élections : aura-t-on un débat des chefs en français?

Patrick Brown, chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Kathleen Wynne, première ministre de l'Ontario, et Andrea Horwath, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario.

TORONTO – Est-ce que les Franco-Ontariens auront droit au premier débat des chefs en français de leur histoire? Tous les espoirs sont maintenant permis selon l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) alors que deux des trois chefs de partis politiques ontariens se sont publiquement montrés en faveur de croiser le fer dans la langue de Molière.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Seule Andrea Horwath, la chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, n’a pas donné de réponse sur un tel exercice. #ONfr a rejoint son équipe pour répondre à ses questions sur le sujet, mais au moment de mettre en ligne, ses demandes étaient toujours sans réponse.

Le 7 juin dernier, à près d’un an du prochain scrutin, l’AFO a suggéré la tenue d’un débat en français entre les trois chefs de parti politique à Queen’s Park. Si un tel débat avait lieu, il s’agirait d’une première dans l’histoire de la politique ontarienne.

Malgré l’incertitude face à la participation de Mme Horwath, étant donné son niveau de français, le président de l’AFO, Carol Jolin, se dit confiant que la chef néo-démocrate ait le temps de se préparer avant de s’adonner à cet exercice électoral.

« Si les candidats à la chefferie conservateurs au fédéral ont eu seulement quelques semaines pour se préparer pour leur débat. Nous, nous avons encore à un bon moment avant notre possible débat », s’est-il exclamé.

M. Jolin profite de l’occasion pour tendre la main et inviter formellement Andrea Horwath à participer à ce débat. Pour souligner l’importance du dossier, M. Jolin insiste d’ailleurs sur le caractère historique si un tel débat devait avoir lieu.

« Les Francophones de l’Ontario veulent entendre les chefs des partis défendre leur idée et connaître leur engagement envers la francophonie » – Carol Jolin

Selon lui, le message serait fort auprès de la communauté franco-ontarienne.

Advenant un refus de participer de la part de la chef néo-démocrate à Queen’s Park, M. Jolin refuse de spéculer sur le scénario qu’il préconiserait. Il martèle toutefois qu’un débat à trois chefs est l’objectif principal.    

Patrick Brown en faveur du débat

Dans une entrevue accordée à #ONfr, le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown, dit être prêt à tenter l’expérience.

« Je suis prêt à avoir un débat avec les autres chefs en anglais, en français, au Nord de l’Ontario ou à Toronto. Pour moi, je veux avoir cette conversation sur les 14 dernières années de ce gouvernement » – Patrick Brown

M. Brown a aussi concédé que les débats dans les différentes langues sont un enjeu important pour les communautés linguistiques de la province.

En juin dernier, lors d’un entretien éditorial avec le quotidien Le Droit, la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, avait ouvert la porte à la tenue d’un débat dans la langue de Molière.

« Oui, c’est une possibilité. Je me demande même pourquoi on ne s’est pas posé cette question il y a cinq ou dix ans, car nous sommes dans une province qui a une francophonie très forte et vivante » – Kathleen Wynne

En 2014, lors de la dernière élection, un débat francophone avait été co-organisé par Radio-Canada et TFO, mais aucun chef n’avait pris part à l’exercice. C’était plutôt, l’ancienne ministre ontarienne Madeleine Meilleur, le député néo-démocrate Gilles Bisson et le candidat progressiste-conservateur Martin Forget qui avaient croisé le fer.