Désignation bilingue d’Ottawa : appui de trois groupes acadiens

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OTTAWA – La liste des appuis pour la désignation bilingue d’Ottawa s’allonge. Trois organismes acadiens du Nouveau-Brunswick ont fait une sortie commune, mardi 14 mars, pour soutenir le projet.  

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB), l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB) et la Fédération des conseils d’éducation du Nouveau-Brunswick (FCÉNB) souhaitent que la capitale nationale devienne officiellement bilingue d’ici les célébrations du 150e de la Confédération, en 2017.

« Les jeunes du Nouveau-Brunswick voient la pertinence de cela », laisse entendre Sue Duguay, présidente de la FJFNB, en entrevue pour #ONfr. « Au Nouveau-Brunswick, province officiellement bilingue, nous voyons la force de cela et l’impact. Ça serait une fierté pour les gens d’Ottawa de dire qu’ils appartiennent à une municipalité officiellement bilingue. C’est vrai que les Acadiens, nous sommes un peuple fier! »

Devenu officiellement bilingue dès 1969, la même année que le gouvernement fédéral, le Nouveau-Brunswick a vu les droits des Acadiens enchâssés dans la Constitution à la suite d’une entente bilatérale entre Fredericton et Ottawa en 1993. Sans compter que la Ville de Moncton a proclamé son bilinguisme officiel en 2002.

« Cette proclamation a permis des changements, il continue à y avoir des petits accrocs, mais aussi des améliorations », souligne le président de l’AEFNB, Marc Arseneau. « C’est quelque chose qui nous interpelle beaucoup. Nous (le Nouveau-Brunswick) sommes la seule province officiellement bilingue. »

Les trois associations ne sont pas les premières du Nouveau-Brunswick à s’engager officiellement pour la désignation bilingue de la capitale nationale.

La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) avait appuyé le projet, dès la relance du mouvement en 2014.

« Ce projet est vraiment la meilleure manière de s’assurer qu’Ottawa, capitale du Canada qui reconnaît constitutionnellement deux langues officielles, appliquera le bilinguisme », écrivait alors le directeur général de la SANB, Bruno Godin, dans une lettre adressée au Mouvement pour une capitale du Canada officiellement bilingue.

« partout au pays »

Depuis janvier 2016, c’est l’initiative Ottawa bilingue, regroupant sensiblement les mêmes militants, qui a repris le flambeau. Avec la volonté d’adopter un règlement municipal pour permettre de reconnaître le caractère bilingue de la capitale fédérale et la préservation de la politique de services en français de la Ville à long terme.

Une position pour laquelle la réponse du maire d’Ottawa, Jim Watson, et de la majorité des conseillers municipaux, reste un non tenace.

« Nous voulons continuer à démontrer aux preneurs de décision que les gens appuient la désignation d’Ottawa, partout au pays », soutient à #ONfr Bernadette Sarazin, l’une des porte-paroles du groupe.

Pour elle, l’engagement de la FJFNB n’a rien d’étonnant. « Cela rejoint le sondage affirmant que 85 % des jeunes appuyaient la désignation bilingue d’Ottawa ».

Depuis le début des revendications, les militants ont reçu des soutiens de groupes pancanadiens tels la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA), mais aussi une une dizaine de soutien d’organismes provinciaux à l’instar du Syndicat des enseignantes et des enseignants du programme francophone de la Colombie-Britannique (SEPF) ou l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA).

Mme Sarazin assure que ces engagement viennent à la fois spontanément des groupes et d’une démarche de l’initiative Ottawa bilingue.