Des promesses libérales ne tiennent pas la route, selon l’opposition

TORONTO – L’opposition à l’Assemblée législative de l’Ontario juge que les promesses du gouvernement libéral ne tiennent pas la route lorsqu’il s’agit de réduire les primes d’assurance-automobile ou d’assurer un déneigement sécuritaire des grandes artères provinciales, l’hiver.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne avait promis en 2013 de travailler avec les compagnies d’assurance-automobile pour les amener à baisser leurs primes, en moyenne, de 15% sur deux ans. Il est parvenu à obtenir des escomptes de 6% à 7% seulement durant cette période.

Les primes auraient même rebondi d’environ 0,5% depuis le printemps, selon la Commission des services financiers de l’Ontario.

« Nous avons poussé dans le dos des libéraux tant que nous avons pu pour qu’ils donnent un peu de répit aux automobilistes. Et maintenant qu’ils ont un gouvernement majoritaire, ils brisent leur promesse à cet égard », a pesté la chef néo-démocrate Andrea Horwath, dont le parti a longtemps milité pour une réduction des primes. « L’assurance-automobile est obligatoire. Elle devrait être abordable. »

« C’est une autre promesse brisée des libéraux », a opiné à son tour la progressiste-conservatrice Sylvia Jones, de Dufferin-Caledon.

Le clan Wynne affirme, pour sa part, que l’objectif de 15% est toujours sur son radar. Mais sans avancer une nouvelle échéance.

« Nous travaillons très étroitement avec le secteur de l’assurance-automobile », s’est défendu le trésorier libéral Charles Sousa devant la presse parlementaire, le mercredi 7 octobre. « Ça n’a pas été aussi vite que nous l’aurions voulu, mais le processus est en place. Les réductions sont là. »

 

Déneigement

Les deux partis du côté gauche de la Législature croient également que le gouvernement n’a pas tiré ses leçons d’une « dilution » des contrats de déneigement qui aurait mis, selon eux, la vie de bon nombre d’automobilistes en danger au cours des six dernières années.

La province a opté en 2009 pour des contrats « fondés sur le rendement » qui accordaient plus de points aux plus bas soumissionnaires, et ce, qu’ils aient ou non l’équipement nécessaire pour s’acquitter de la tâche. Résultat : des entrepreneurs sous-équipés et sous-qualifiés ont décroché d’importants contrats d’entretien routier sans avoir la capacité de les mener à bien.

« C’est clair que le gouvernement libéral a joué avec la sécurité des automobilistes en diluant les contrats de déneigement pour essayer d’épargner quelques dollars », a dénoncé le progressiste-conservateur Michael Harris, de Kitchener. « À part quelques amendes à des entrepreneurs fautifs, je n’ai rien vu qui va améliorer l’entretien de nos routes cet hiver. »

« Ce gouvernement devrait présenter ses excuses aux automobilistes pour ce qui s’est produit sur nos routes », a relancé le néo-démocrate Wayne Gates, de la région du Niagara. « Peut-être que nous devrions retourner à l’époque où ce service était donné par le secteur public et que nos routes étaient sécuritaires », a-t-il ajouté.

Certains entrepreneurs ont écopé d’amendes jusqu’à 900000$ pour avoir lésiné sur la qualité de leurs opérations après que la Vérificatrice générale de l’Ontario eut observé, dans un rapport spécial, fin avril, une importante « détérioration » de l’état des routes provinciales au cours des derniers hivers.

« Je veux m’assurer, cet hiver, que nous ayons toutes les mesures en place pour assurer la sécurité des automobilistes sur nos routes », a fait savoir Steven Del Duca, ministre des Transports, à sa sortie de la période de questions à Queen’s Park, le 6 octobre. « Je suis confiant que nous obtiendrons le niveau de service auquel nous nous attendons. »