Des pépins pour la Maison de la francophonie d’Ottawa

La projection du bâtiment lors de sa probable ouverture dans quelques mois. Courtoisie

OTTAWA – Toujours en travaux, la Maison de la Francophonie d’Ottawa doit faire face à de nouveaux obstacles. La présence d’amiante dans l’édifice pourrait retarder l’ouverture du centre destiné à réunir une pléiade d’organismes francophones d’Ottawa sous un même toit.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« Cette découverte dans le plafond du bâtiment est certainement notre défi majeur », confie à #ONfr, la présidente de la Maison de la francophonie Andrée Duchesne. « Sans compter que le bâtiment n’est vraiment pas en bon état. Il y a de la colle qui relie les planchers, les murs ne tiennent plus… »

Cette mauvaise surprise fait suite à l’achat de cette ancienne école située au 2720, chemin Richmond, à la Ville d’Ottawa en 2010. Deux ans auparavant, la municipalité l’avait elle-même achetée à l’Ottawa-Carleton District School Board.

Commencées à l’été dernier, les rénovations de ce « carrefour francophone » longtemps connu sous le nom de Centre multiservices francophone de l’ouest d’Ottawa (CMFO) se basent sur la réfection complète des systèmes électriques, le chauffage, la plomberie et la modernisation des locaux

« Il y a des défis auxquels on ne s’attendait pas », poursuit amèrement Mme Duchesne. « On constate que le bâtiment a subi beaucoup d’intempéries et n’a pas été réparé auparavant de la façon la plus professionnelle possible. »

Matérieau hautement cancérogène, l’amiante doit occasionner de nouveaux travaux pour son extraction, en plus des autres chantiers supplémentaires. De quoi faire gonfler la facture pour la Maison de la francophonie. « On va avoir besoin de deux à trois millions$ en plus sur les sept millions$ déjà annoncés » explique Mme Duchesne.

L’équation est claire : si la Maison de la francophonie n’obtient pas de fonds additionnels rapidement, les travaux seront tout bonnement suspendus.

« On a interpellé les gouvernements provinciaux et fédéraux pour obtenir un coup de pouce. Ils nous ont pour le moment écoutés. »

Interrogé par #ONfr sur le dossier, le député provincial d’Ottawa-Ouest-Nepean, Bob Chiarelli, confirme avoir pris acte de cette nouvelle demande de financement. « Nous n’avons pas encore reçu un coût spécifique de leur part. Nous avons la volonté de les aider, mais nous devons savoir combien cela va coûter. »

La province de l’Ontario a déjà injecté 4,2 millions$ pour le total des réalisations de cette phase 1 estimées à 7 millions$.

 

Campagne de financement

En mars dernier, une campagne de financement avait été lancée pour préparer une phase 2, comprendre à moyen terme la mise en place d’un gymnase, mais aussi d’atteindre enfin la somme de 7 millions$ de cette même phase 1.

Mais l’initiative pilotée entre autres par l’avocat Ronald Caza s’est compliquée. « Nous avons demandé à L’Agence du revenu du Canada le statut d’organisme de bienfaisance. Celui-ci nous a été refusé et nous empêche donc de faire campagne auprès d’individus pour obtenir des fonds », explique Mme Duchesne.

Malgré les menaces, la présidente se veut optimiste. « Pour le moment, rien n’est arrêté et suspendu. Le conseil d’administration fonctionne. Et même si les travaux doivent être suspendus, il n y’a aucun doute que le centre verra le jour. »

Reste que la date d’ouverture initialement prévue au printemps 2016 pourrait être logiquement reportée. Une éventualité désormais clairement envisagée. « L’ouverture peut avoir lieu en 2016 dans quelques mois comme en 2017, nous ne savons pas encore. »

Parmi les organismes qui auront leur local dans le bâtiment : La Cité, le Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario (CEPEO), le Centre soleil d’Ottawa-Ouest, la Coopérative Ami Jeunesse, et le Centre communautaire Franc-Ouest.