Début des travaux sur la crise des médias locaux

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OTTAWA – Le comité permanent du Patrimoine canadien a commencé, mardi 23 février, ses travaux sur les médias et les communautés locales. Plusieurs élus ont insisté sur l’importance des médias locaux pour les communautés, et notamment pour les minorités de langues officielles en situation minoritaire.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Devant les élus membres du comité, des représentants des ministères du Patrimoine canadien et de l’Industrie, du Bureau de la concurrence et du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sont venus présenter la situation actuelle des medias canadiens et les mesures gouvernementales qui existent pour les soutenir.

Confrontés au virage du numérique, autant qu’à une baisse de leurs ressources publicitaires et à de nouvelles habitudes de consommation, les médias sont à la peine, selon les différents intervenants. Les journaux communautaires et les magazines ont beau pouvoir compter sur le Fonds du Canada pour les périodiques, une enveloppe de 75,5 millions$ mise en place en 2010, celle-ci n’échappe pas aux critiques, d’autant qu’elle ne concerne pas les quotidiens.

La situation concerne aussi bien les grands groupes médiatiques, que les médias communautaires. Selon les chiffres avancés devant le comité, quelque 22 quotidiens canadiens auraient fermé leurs portes au cours des cinq dernières années.

Devant le comité, plusieurs députés ont fait part de leur inquiétude, insistant sur la nécessité de garantir la survie du journalisme canadien, dont le conservateur de la Saskatchewan, Kevin Waugh, qui a rappelé l’importance de l’information locale.

La situation des minorités linguistiques

Alors que le comité doit tenir dix rencontres sur la situation des médias et des communautés locales, le député franco-manitobain, Dan Vandal, a insisté pour que les médias des communautés francophones en contexte minoritaire ne soient pas oubliés dans l’étude, citant l’exemple du travail important fait par le journal La Liberté au Manitoba.

Le député acadien, Darrell Samson, s’est quant à lui étonné auprès du CRTC pour que des chaînes francophones, comme TFO, ne soient pas offertes dans les bouquets de base à travers tout le pays.

Dans les communautés francophones en situation minoritaire, la situation des médias inquiète ces dernières années. En Ontario, le journal La Nouvelle a fermé ses portes en 2011, et quatre ans plus tard, L’Express Ottawa a cessé sa publication papier. En Saskatchewan, le journal L’Eau vive connait lui aussi des difficultés.

En entrevue à #ONfr, en octobre dernier, le directeur général de l’Association de la presse francophone (APF), Jean-Patrice Meunier expliquait les raisons de ces difficultés.

« En 2004, le fédéral injectait 1,6 million$ dans les journaux en milieux minoritaires, en 2014, c’était plutôt 440000$. Un montant à diviser entre 23 journaux. »

Du côté des radios communautaires francophones, le contexte n’est pas beaucoup plus favorable.

Rappelons qu’à l’automne dernier, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a ouvert une enquête sur le financement des médias francophones hors Québec.

Les travaux du comité permanent du Patrimoine canadien sur les médias et les communautés locales se poursuivront jeudi 25 février.