De plus en plus d’employés de l’État chèrement payés

Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Plus de 123 000 personnes ont trouvé leur place au sein du club des salariés de l’État avec une rémunération de plus de 100 000 $, une hausse de 8 000 noms par rapport à l’année précédente. En tête de liste, le président d’Ontario Power Generation, Jeffrey Lyash, a collecté 1,115 millions de dollars en 2016.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Immédiatement après M. Lyash, on retrouve dans le peloton de tête de la liste, communément appelé Sunshine List, le président de l’Université de Toronto, William Moriaty, avec un salaire de 1,045 millions de dollars.

À titre comparatif, la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, a empoché un salaire près de 209 000 $ en 2016.


La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a pour sa part eu une rémunération d’un peu plus de 152 000 $. C’est toutefois moins, que sa sous-ministre, Marie-Lison Fougère, qui a un salaire annuel de 242 407 $.

Le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC de l’Ontario), Patrick Brown, a pour sa part reçu un salaire de 180 000 $, tandis que la chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, a récolté un salaire de 158 000 $.

Le salaire des élus est toutefois gelé depuis 2008.

L’an dernier, plus de 115 000 noms s’étaient retrouvés sur la liste, ce qui était déjà une hausse de 4 000 personnes par rapport à la dernière publication.

Les organismes francophones

L’individu le mieux payé dans un organisme francophone reste encore une fois cette année le grand patron de l’Hôpital Montfort, Dr Bernard Leduc, avec un salaire annuel de 421 591 $. Son salaire a toutefois baissé par rapport à l’an dernier, où il avait récolté des gains de 435 844$.

Dans le domaine de l’Éducation, la présidente du collège francophone La Cité, Lise Bourgeois, a eu une rémunération annuelle de 277 686 $, alors que son homologue du Collège Boréal (pour la majeure partie de 2016), Pierre Riopel, a empoché un salaire tout juste en deçà de 250 000$.

Du côté des conseils scolaires, la palme revient à Martin Bertrand, le directeur de l’éducation du conseil scolaire Viamonde, avec un salaire de 195 300 $.

Ajusté à l’inflation

Par voie de communiqué, la présidente du Conseil du Trésor, Liz Sandal, assure que son gouvernement est engagé à être le plus transparent possible.

« Nous savons que 100 000 $ et plus par année est un gros salaire pour la plupart des gens et reconnaissons que les Ontariens ont le droit de savoir comment l’argent public est dépensé. En même temps, nous reconnaissons la qualité du travail offert par les travailleurs du secteur public », a-t-elle expliqué.

Liz Sandal a également rappelé que la limite de 100 000 $ n’a jamais été ajustée en fonction de l’inflation depuis l’adoption de la loi en 1996.

Si les salaires avaient été ajustés en fonction de l’inflation, la limite pour se retrouver sur la Sunshine List serait fixée à 149 424 $, souligne la présidente du Conseil du Trésor ontarien, et il y aurait 84 % moins de gens.

Un peu plus tôt cette semaine en conférence de presse, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a toutefois indiqué ne pas avoir l’intention d’ajuster la Sunshine List au niveau de l’inflation.

Sans Hydro One

Hier, les partis d’oppositions à Queen’s Park ont dénoncé l’absence des salariés de Hydro One de la liste.

Selon des informations divulguées dans les médias depuis quelques jours, le salaire de Mayo Schmidt, le président et directeur général d’Hydro One, avait atteint 4,5 millions de dollars. En tout, les cinq plus hauts dirigeants ont reçu plus de 11 millions de dollars en salaire en 2016.

Le reste des employés de la société, qui ont un salaire de 100 000$ et plus ne se retrouvent toutefois plus sur la liste.

La vice-première ministre de l’Ontario, Deb Matthew, a justifié hier que les salaires ne pourraient être rendus publics puisque Hydro One n’était plus une entreprise publique.