Chefferie conservatrice : un débat bilingue majoritairement… en anglais

Le Parti conservateur du Canada (PCC) organisait, le mardi 17 janvier, à Québec, son troisième débat pour la course à la chefferie. Crédit photo: #ONfr

MONCTON – Le Parti conservateur du Canada (PCC) organisait, le mardi 6 décembre, à Moncton, son deuxième débat pour la course à la chefferie. Un premier débat bilingue qui a toutefois vu l’anglais dominer largement les réponses des candidats.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Si les députés conservateurs s’accordent à dire que leur prochain chef devra être capable de s’exprimer et de comprendre les deux langues officielles du Canada, cette obligation n’a pas vraiment prévalu lors du deuxième des cinq débats pour la course la chefferie prévus par le PCC.

Pour plusieurs des quatorze candidats à la succession de Stephen Harper, dont quatre réputés plus en difficulté avec la langue de Molière, soit Kellie Leitch, Deepak Obhrai, Lisa Raitt et Brad Trost, le débat de Moncton faisait figure de test linguistique pour déterminer leur habilité à s’exprimer en français et en anglais.

Le candidat ontarien Michael Chong a profité de son premier temps de parole pour lancer une boutade quant à son bilinguisme.

En leur transmettant les thèmes à l’avance, le PCC avait veillé à leur offrir l’occasion de se préparer davantage, même si chacun pouvait répondre dans la langue de son choix.

Cela aura notamment permis à Kellie Leitch de multiplier les efforts pour fournir des réponses en français. Mais malgré des progrès évidents, cette dernière n’a pas toujours bien réussi à se faire comprendre dans cette langue, alors que plusieurs de ses adversaires, peu à l’aise en français, ont préféré glisser quelques mots de français, avant de rapidement revenir à l’anglais.

Une attaque

Outre le bilinguisme des candidats, l’organisation d’un débat à Moncton, dans la seule province officiellement bilingue du Canada, pouvait laisser espérer que la question de la dualité linguistique et des langues officielles au Canada serait abordée, bien que les thèmes annoncés par le parti se regroupaient autour de deux grandes thématiques : l’emploi, les infrastructures et le travail, d’un côté; la famille, l’enfance et la santé, de l’autre.

Mais il aura finalement fallu attendre la dernière question pour que, coup sur coup, Rick Peterson, puis Maxime Bernier, soulignent que pour battre Justin Trudeau en 2019, il faudra un candidat conservateur capable de débattre en français et en anglais.

Dans un débat où les différences entre les candidats ont paru moins importantes que les attaques contre l’actuel gouvernement, c’est surtout l’économie et l’emploi qui ont dominé les échanges. La seule véritable flèche a été décochée par M. Bernier qui s’en est pris à Mme Leitch en la comparant à Donald Trump.

Le prochain débat pour la course à la chefferie du PCC aura lieu, en français, à Québec, le 17 janvier. Les membres du PCC éliront leur chef le 27 mai prochain.