Centre Jules-Léger : pas de réponse sur le financement

Le Centre Jules-Léger d'Ottawa. Archives ONFR+

OTTAWA – Dans son projet de loi omnibus présenté le mardi 14 novembre, le gouvernement a inclus le transfert du Centre Jules Léger (CJL) à un consortium de conseils scolaires francophones. L’annonce n’a toutefois pas éteint les craintes quant aux futurs moyen alloués à l’institution.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

L’enveloppe budgétaire du centre d’aide aux enfants malentendants ou qui ont des troubles d’apprentissage s’est maintenue au cours des cinq dernières années entre six et huit millions de dollars.

En entrevue à #ONfr, Carine Jacques Lafrance, directrice générale du Regroupement des parents et des amis des enfants sourds et malentendants franco-ontariens (RESO), qualifie « d’urgente » la situation dans les couloirs du Centre Jules-Léger d’Ottawa.

Mme Jacques Lafrance estime que le gouvernement devrait compenser les torts causés à la communauté francophone au cours des dernières années dans ce dossier. « Depuis les dix dernières années, il y a eu d’énormes coupures au Centre Jules-Léger et là, on s’apprête à faire le transfert avec les ressources actuelles, c’est insultant. »

Carine Jacques Lafrance, directrice générale du RÉSO. Archives #ONfr

Au minimum, elle espère que le gouvernement va augmenter le financement du Centre Jules-Léger par rapport aux institutions anglophones du même type.

« Le Centre Jules-Léger va desservir toute la province alors que les centres anglophones se divisent le territoire en trois. C’est un territoire immense à couvrir », souligne-t-elle.

Combler le manque à gagner

Denis Chartrand, président de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), croit que si le centre veut maintenir ses services et même les augmenter, il faut que l’argent suive.

« Ce qui manque ce sont les fonds », s’exclame-t-il.

Pour le moment, il est difficile de chiffrer les besoins du centre puisque l’ACÉPO et l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) n’ont pas accès à tous les chiffres, mais M. Chartrand estime qu’il faut combler le manque à gagner des dernières années pour atténuer l’effet de l’inflation.

Le président de l’ACÉPO s’attend à ce que les discussions avec le gouvernement soient tout de même difficiles.

M. Chartrand salue malgré tout les actions posées par le gouvernement pour donner la gouvernance du centre aux francophones.

« Que le gouvernement ait annoncé quelque chose et pas longtemps après ait déposé le projet de loi nous démontre une volonté », s’est-il exclamé.

Des besoins à déterminer

Joint par #ONfr, un porte-parole pour le Ministère de l’Éducation a indiqué qu’une fois le projet de loi sera adopté, une équipe de transition sera mise en place par les gestionnaires du Centre Jules-Léger pour négocier avec le gouvernement les détails plus techniques du transfert, notamment la question financière.

Marie-France Lalonde, ministre des Affaires francophones, a assuré qu’une discussion à cet effet aurait lieu lorsque le consortium allait être mis en place.


« Ce sont des discussions qui sont nécessaires. Ce que l’on veut est d’avoir les ressources nécessaires pour aider les jeunes » – Marie-France Lalonde


Mme Lalonde a rappelé que la demande d’une gestion francophone avait été faite par la communauté il y a déjà plusieurs années.

« Le projet de loi va permettre une gouvernance par et pour les francophones », a-t-elle martelé.

Un projet de loi omnibus

Le mois dernier, le Ministère de l’Éducation a annoncé son intention de transférer la gestion du Centre Jules Léger à un consortium de six représentants des différents conseils scolaires de langue française.

Cette nouvelle entité, nommée Consortium du Centre Jules-Léger (CCJL), aura les mêmes pouvoirs qu’un conseil scolaire à part entière.

Les conseils scolaires auront au plus tard 30 jours après la réception de la sanction royale pour nommer les membres qui lui incombent.