Centrales au gaz : deux libéraux accusés

Le chantier abandonné de la centrale électrique au gaz de Mississauga en 2014. François Pierre Dufault

TORONTO – Deux proches de l’ancien premier ministre Dalton McGuinty sont formellement accusés par la Police provinciale de l’Ontario (PPO) d’avoir supprimé des correspondances potentiellement incriminantes dans l’affaire de l’annulation de deux centrales électriques au gaz peu avant les élections de 2011.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Un ancien chef de cabinet, David Livingston, et son adjointe Laura Miller sont accusés par la PPO d’abus de confiance et de méfait par rapport à la suppression de milliers de courriels dans des ordinateurs dans le bureau du premier ministre.

Mme Miller aurait retenu les services de son conjoint, un expert informatique, pour effacer les disques durs d’une vingtaine d’ordinateurs.

Le gouvernement libéral de Dalton McGuinty avait annulé la construction de centrales au gaz, à Mississauga et à Oakville, par crainte de perdre quelques sièges lors des élections de 2011 dans ces deux localités où de tels projets étaient impopulaires. La manœuvre électoraliste aurait coûté 1,1 milliard $, selon le Vérificateur général de l’Ontario.

La PPO avait débuté son enquête à l’été 2013, après le départ de Dalton McGuinty et son remplacement par Kathleen Wynne.

« Les circonstances entourant l’enquête concernent des événements qui se sont produits avant que je devienne première ministre. La décision de déposer des accusations a été prise de manière indépendante par la PPO », a réagi Mme Wynne par le biais d’un bref communiqué, jeudi 17 décembre. « Cette affaire est maintenant devant les tribunaux et il serait inapproprié de commenter davantage. »

L’opposition à Queen’s Park a rejeté le blâme sur Kathleen Wynne autant que son prédécesseur.

« La première ministre a fait campagne sur la responsabilité et la transparence et les Ontariens ont pensé qu’elle serait différente. Je ne sais pas comment Kathleen Wynne peut restaurer la crédibilité dans le bureau de la première ministre maintenant que la PPO a déposé des accusations contre deux hauts responsables libéraux », a  laissé tomber le chef progressiste-conservateur Patrick Brown.

« La première ministre a promis que la corruption dans l’affaire des centrales au gaz était chose du passé, mais elle refuse toujours d’accepter sa part de responsabilité pour les décisions auxquelles elle a participées à la table du conseil des ministres », a fustigé la chef néo-démocrate Andrea Horwath dans un communiqué.

David Livingston, 63 ans, et Laura Miller, 36 ans, sont cités à procès à Toronto à la fin janvier.