Budget : Hudak attaque, Horwath s’esquive

Le chef progressiste-conservateur Tim Hudak.

TORONTO – La chef néo-démocrate Andrea Horwath a brillé par son silence lors du dépôt du budget de l’Ontario, le jeudi 1er mai.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

La détentrice de la balance du pouvoir à Queen’s Park a refusé de réagir immédiatement aux propositions du gouvernement libéral. C’est la première fois qu’un leader politique s’esquive de la sorte dans l’histoire de la province.

Les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) se sont aussi abstenus lors du vote sur la première lecture du budget à l’Assemblée législative.

Mme Horwath a convoqué la presse, le 2 mai.

« Le temps est venu pour les chefs de se tenir debout pour les contribuables », a pesté Tim Hudak, chef progressiste-conservateur de l’Ontario,  accusant au passage les néo-démocrates d’être « mal préparés, mal centrés et irréalistes ».

Étant minoritaire, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne a besoin de l’appui d’au moins un parti d’opposition pour faire adopter son budget. Sinon, la province sera convoquée aux urnes.

Le parti de M. Hudak ayant déjà fait connaître son intention de voter contre le document, c’est à Mme Horwath  que revient le dernier mot.

« Je suis perplexe d’apprendre que la chef de la deuxième opposition n’est pas prête à se présenter devant les Ontariens », a dénoncé Charles Sousa, ministre des Finances.  « Elle laisse tomber les Ontariens », a-t-il ajouté.

Ultimatum

Comme ils l’ont fait en 2012 et 2013, les progressistes-conservateurs se sont dits incapables d’appuyer un budget libéral, accusant le gouvernement de gérer les finances publiques de façon « irresponsable et malhonnête ».

« Ce gouvernement veut augmenter les impôts et le déficit. Il faut le faire », a vilipendé Victor Fedeli, critique de l’opposition officielle en matière de Finances. « Mon banquier n’aurait jamais accepté un tel plan de la part de mon entreprise et les résidents de ma ville n’auraient pas accepté ça de la part de leur maire », a renchéri l’élu, un homme d’affaires qui a déjà été maire de North Bay.

Peu après le dépôt du budget, Mme Wynne a lancé un ultimatum d’une semaine à Mme Horwath pour qu’elle prenne position.

La première ministre pourrait aussi elle-même déclencher des élections.