Bill Davis donne sa bénédiction à Christine Elliott

La candidate à la chefferie progressiste-conservatrice, Christine Elliott, a reçu l'appui de l'ancien premier ministre Bill Davis lors de l'ouverture de son bureau de campagne, le 8 novembre.

TORONTO – Le monstre sacré du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario a fait son choix. Bill Davis dit mettre toute sa confiance dans Christine Elliott pour redémarrer la Big Blue Machine et lui redonner son lustre d’antan.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Pour une rare fois depuis qu’il a quitté la scène politique, il y a bientôt trois décennies, M. Davis, 85 ans, est revenu mettre son grain de sel dans les affaires de la formation qu’il a jadis mené à son âge d’or.

L’ancien premier ministre de l’Ontario, de 1971 à 1985, a participé à l’ouverture du bureau de campagne de Mme Elliott, rue Yonge, à Toronto, le samedi 8 novembre.

Il s’agit là d’un appui de taille pour la députée de Whitby-Oshawa, déjà perçue comme la favorite dans la course à la chefferie progressiste-conservatrice.

Mme Elliott aurait, aux yeux de M. Davis, « la capacité et la sensibilité » qu’il faut pour prendre les rênes du parti qui galère dans l’opposition depuis une dizaine d’années et le ramener éventuellement sur les banquettes du pouvoir.

« Ce qui est le plus admirable de Christine, c’est sa compréhension des besoins des gens qui vivent des difficultés. Elle s’est toujours associée à ceux qui ont moins de chance que nous », a déclaré M. Davis, chaudement applaudi. « C’est le genre de personne qu’on aime voir sur la scène politique et qu’on aimerait voir à la tête de notre parti ».

« Vision optimiste et positive »

Christine Elliott, 59 ans, est l’une de cinq candidats à la chefferie progressiste-conservatrice.

« Nous savons tous que, lors des dernières élections, nous (…) n’avons pas réussi à articuler une vision optimiste et positive de notre avenir », a rappelé Mme Elliott devant un auditoire relativement jeune et diversifié. « Les Ontariens nous ont dit que l’espoir et l’optimisme viendront toujours à bout des peurs et du cynisme. Nous devons en tirer des leçons ».

Le Parti progressiste-conservateur a montré la porte à son ancien chef Tim Hudak au lendemain de la cuisante défaite électorale du 12 juin – sa deuxième à la tête de la formation. C’est depuis Jim Wilson, un élu de longue date, qui tient les rênes de l’opposition officielle par intérim.

Mme Elliott a aussi décoché quelques flèches à la première ministre libérale Kathleen Wynne, l’accusant sans la nommer d’aller toujours quémander davantage à Ottawa sans prendre elle-même des mesures concrètes pour abattre un déficit de 10,5 milliards $, le plus élevé de toutes les provinces canadiennes.

« Je crois que la prospérité économique vient lorsque le budget est équilibré et que les dettes sont remboursées. Je crois que de bonnes politiques économiques engendrent de bonnes politiques sociales. Et je crois que la responsabilité financière et la compassion peuvent, et doivent, aller de pair », a scandé Mme Elliott devant une salle bondée.

Deuxième tentative

Il s’agit d’une deuxième course au leadership pour la veuve de Jim Flaherty, l’ancien ministre provincial et fédéral des Finances que Mme Elliott a d’ailleurs remplacé à Queen’s Park après qu’il eut fait le saut à Ottawa, en 2006. L’élue de Whitby-Oshawa avait récolté une troisième place, derrière Tim Hudak et Frank Klees, lors du dernier congrès à la chefferie de son parti, en 2009.

« Ce qu’il manque, franchement, c’est le leadership pour faire avancer notre parti », a insisté Mme Elliott, promettant du même souffle de faire la Big Blue Machine « une grande tente bleue », soit un parti plus inclusif.

Avocate de formation, Mme Elliott a aussi fondé avec M. Flaherty le centre Abilities, un lieu de rassemblement à Whitby pour des personnes souffrant d’un handicap physique ou intellectuel. Le couple a eu trois enfants, dont un ayant un handicap intellectuel.

Mme Elliott a l’appui de ses collègues progressistes-conservateurs Ted Arnott, Michael Harris, Sylvia Jones, Norm Miller, Laurie Scott, Todd Smith et Bill Walker ainsi que des ministres conservateurs fédéraux Chris Alexander et Peter Kent. Ceux-ci ont tous fait acte de présence à l’ouverture du bureau de campagne de leur favorite, le 8 novembre.

Ironiquement, le camp Elliott a emménagé dans le même bureau qu’a utilisé l’ancienne députée néo-démocrate fédérale Olivia Chow pour sa campagne ratée à la mairie de Toronto.

Les députés progressistes-conservateurs Victor Fedeli, Lisa MacLeod et Monte McNaughton briguent eux aussi la chefferie de leur parti. Le député conservateur fédéral Patrick Brown ferme la marche. Doug Ford, candidat défait à la mairie de Toronto et frère du maire sortant Rob Ford, dit lui aussi jongler avec l’idée de se porter candidat.

Le Parti progressiste-conservateur doit choisir son prochain chef, le 9 mai 2015.