Attawapiskat : Gilles Bisson veut un engagement continu

Des maisons à Attawapiskat. Courtoisie, député fédéral Charlie Angus

TORONTO – Le député néo-démocrate Gilles Bisson demande au gouvernement de l’Ontario de s’« engager de façon continue » à aider la petite communauté autochtone d’Attawapiskat, dans le nord de la province, qui a déclaré l’état d’urgence après un grand nombre de tentatives de suicide au cours des derniers mois.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

« Le problème, c’est que ce n’est pas un nouveau problème », s’est désolé M. Bisson, lundi 11 avril. « Cette dernière semaine a été particulièrement horrible pour Attawapiskat. Mais cette situation se reproduit malheureusement trop régulièrement dans nos communautés qui bordent la baie James et dans le nord-ouest de la province. »

Le chef autochtone Bruce Shisheesh a recensé 11 tentatives de suicide, soit une par jour, depuis le début avril, et 86 tentatives de suicide depuis six mois dans sa communauté d’à peine 2000 habitants sur les rives de la baie James, dans le nord-est de l’Ontario.

Les gouvernements fédéral et provincial ont dépêché à Attawapiskat des travailleurs sociaux et des intervenants en santé mentale après que le chef et le conseil de bande eurent déclaré l’état d’urgence, samedi 9 avril.

Gilles Bisson souhaite que l’Ontario s’engage sur le long terme à aider les petites communautés autochtones isolées et mal desservies de la baie James à surmonter leurs démons.

« Ce n’est pas seulement un enjeu fédéral. La province a la responsabilité des hôpitaux à la baie James. Les services sociaux aussi. La police aussi. Il y a beaucoup à faire pour la province », a fait valoir M. Bisson à la presse parlementaire. « Il ne s’agit pas d’aller y faire un tour. Il faut un engagement sur le long terme. »

« Tragédie »

La communauté d’Attawapiskat a aussi connu une crise du logement très médiatisée à l’échelle nationale en 2011.

« C’est une tragédie », a commenté à son tour le chef progressiste-conservateur Patrick Brown. « Ça montre à quel point les soutiens à la santé mentale sont inadéquats dans notre province. »

La première ministre Kathleen Wynne s’est dite, elle aussi, « très inquiète et très préoccupée » par les tentatives de suicide à Attawapiskat. En plus d’une équipe d’intervention d’urgence, la chef libérale a dépêché sur le terrain le Dr Eric Hoskins, ministre de la Santé, et Tracy MacCharles, ministre des Services à la jeunesse, pour évaluer la situation.

« Il y a de très grands défis à Attawapiskat. Des communautés comme celles-là sont très éloignées. Elles sont petites. Il n’y a pas d’économie. Il y a un sentiment de désespoir, particulièrement chez les plus jeunes. Ça mène à des problèmes d’anxiété et de dépression », a expliqué David Zimmer, ministre responsable des Affaires autochtones.