À quels services en français s’attendre à l’Hôpital général de la baie Georgienne?

MIDLAND – L’Hôpital général de la baie Georgienne (GBGH) a officiellement reçu son certificat de désignation partielle en vertu de la Loi sur les services en français, le jeudi 24 août. Mais les citoyens ne doivent pas pour autant s’attendre à être servis en français à l’urgence de l’établissement.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

La ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, a remis aux dirigeants de l’hôpital un certificat confirmant l’obtention du statut.

« L’accès à des services en français est une priorité du gouvernement. Ce certificat témoigne de notre engagement, de votre engagement à cet égard, ainsi que du rôle significatif que joue l’hôpital pour la population francophone », a affirmé la ministre, lors d’un discours, dans la réception de l’établissement de santé.

Cette officialisation du statut de l’hôpital en vertu de la Loi sur les services en français fait suite à deux ans de controverses concernant les obligations de l’établissement de fournir des services dans les deux langues.

En début de semaine, le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, a confirmé que les services désignés en français auraient dû être automatiquement transférés de l’hôpital de Penetanguishene à celui de Midland, après la fermeture du premier. Un bris de service n’aurait pas dû se produire, a déploré M. Boileau.

« On a appris de cette expérience. Dans ma lettre de mandat, je dois regarder le processus de désignation pour s’assurer que ça ne se reproduise plus. Il faut faire mieux dans ce processus », a soutenu Mme Lalonde, ce jeudi.

L’urgence n’est pas désignée

Les patients qui arrivent à l’Hôpital de la baie Georgienne ne seront pas accueillis en français par les proposés à l’accueil de l’urgence. L’urgence ne fait pas partie des services désignés, comme a pu le constater #ONfr.

« I don’t speak french. Will try to find someone. I don’t really know who we can call », a répondu une employée, qui ne savait pas qui appeler pour obtenir l’aide d’une personne capable de s’exprimer en français.

Le président intérimaire du conseil d’administration de l’Hôpital de la baie Georgienne, Paul Davies, a d’abord soutenu que les employés à l’accueil de l’urgence devaient aussi être en mesure d’offrir des services dans les deux langues. Après vérification, il s’est cependant ravisé indiquant que les citoyens qui pénètrent par l’entrée principale pourront obtenir des services bilingues, mais pas ceux qui entreront directement par l’urgence.

« Pour nous, d’un point de vue opérationnel, c’est une première étape. Nous avons encore beaucoup de travail pour traiter les patients dans les deux langues. Mais c’est une grande étape », a-t-il soutenu.

Les départements de l’admission, de la réception générale, des soins ambulatoires, des ressources humaines et de la comptabilité sont désignés. Ce sont les mêmes services qui étaient auparavant désignés à l’hôpital de Penetanguishene.

M. Davies a indiqué que de « rendre bilingue » l’hôpital s’accompagnerait d’un coût très important. « Si on parle seulement du coût pour les panneaux, ce serait énorme de rendre tous les panneaux bilingues. Au moins 150 000 à 200 000 dollars. Mais quand on fera de nouveaux panneaux, ils seront bilingues », a-t-il dit.

Sur les 650 employés de l’hôpital, une centaine serait en mesure de s’exprimer en français, a-t-il affirmé. Plusieurs reçoivent des cours de français du Collège Boréal, a-t-il soutenu.

Des défis organisationnels

Yves Lévesque de l’Entité 4, un organisme qui conseille le réseau de la santé dans cette région de la province, affirme que la désignation vient avec des obstacles organisationnels.

« Le défi, c’est d’avoir une permanence de personnel disponible. C’est beau d’avoir une désignation, mais il faut les gens pour offrir des services bilingues. Et il faut mieux identifier les gens capables de le faire. C’est en train de se placer à Midland », a-t-il affirmé, en marge de la cérémonie de désignation.

Concernant le cas de l’urgence, qui n’offre pas de services bilingues, il espère des changements. « Techniquement, l’accueil est à l’urgence. Ici, ce n’est pas le cas, c’est deux entrées différentes. Éventuellement, on peut penser que c’est l’approche qu’ils vont prendre que de réunir les deux », souligne-t-il.

Il affirme que les francophones doivent aussi faire la demande de services en français. Sinon, l’hôpital verra moins la pertinence d’en offrir dans davantage de secteurs de l’hôpital.